En RDC, l’investissement dans le corridor minier avoisine une enveloppe symbolique de 600 millions de dollars

Date:

 

(CROISSANCE AFRIQUE)- En République Démocratique du Congo, une nation regorgeant de ressources naturelles, l’État se prépare à accueillir l’un des projets logistiques les plus ambitieux et d’envergure de toute la région subsaharienne

Dans ce cadre, un consortium composé de plusieurs sociétés de capital-investissement et d’institutions financières réputées sud-africaines vient de confirmer un investissement impressionnant de 600 millions de dollars. Cet investissement est destiné à la construction d’un port sec moderne, un projet stratégique visant à désengorger l’un des corridors miniers les plus cruciaux et dynamiques d’Afrique australe. 

Les enjeux de ce projet sont d’une importance capitale, car le cuivre et le cobalt congolais, deux minerais stratégiques et essentiels au cœur de la transition énergétique mondiale, circulent actuellement à travers un réseau de transport saturé. Cette surcharge logistique nuit à la compétitivité non seulement du Congo, mais également de ses pays voisins qui dépendent de ces ressources.

À la manœuvre, le groupe sud-africain Yellowstone, qui possède une concession de 20 ans pour concevoir, construire et exploiter cette infrastructure vitale, jouera un rôle central dans cette initiative. Par ailleurs, il mobilisera un financement hybride soigneusement structuré, combinant à la fois des fonds empruntés et des capitaux propres, provenant de grands acteurs financiers bien établis en Afrique du Sud. Parmi les partenaires financiers figurent des institutions de renom telles que Standard Bank Group, Nedbank Group, le gestionnaire d’actifs Ninety One, ainsi que Africa Export Import Bank, toutes unies dans un objectif commun : transformer l’avenir économique du pays en facilitant l’acheminement plus fluide de ses précieuses ressources.

Le modèle économique retenu repose sur un mécanisme de paiement par l’utilisateur, une approche qui vise à créer une durabilité financière solide pour le projet en question. Les recettes générées par le trafic, qui sont le reflet des activités commerciales de la région, devront non seulement assurer le remboursement de la dette contractée pour le développement des infrastructures, mais aussi garantir une rémunération satisfaisante pour les investisseurs qui ont fait confiance à ce projet ambitieux. 

Par ailleurs, une redevance indexée sur les revenus, comprise entre 7 et 15%, sera reversée à l’État congolais, contribuant ainsi aux finances publiques et au développement socio-économique du pays. Ce schéma économique illustre une tendance croissante sur le continent africain, où de nombreux pays cherchent à maximiser les bénéfices des projets d’infrastructure tout en servant les intérêts de l’État. Face aux tensions commerciales internationales persistantes et à l’impératif urgent d’améliorer les chaînes d’approvisionnement africaines, de plus en plus d’institutions financières locales, conscientes des opportunités offertes par le développement d’infrastructures stratégiques, s’engagent activement dans de tels projets.

L’ambition du projet est, sans aucun doute, considérable et témoigne d’une vision à long terme pour le développement de la région. Ce port sec devra absorber quotidiennement le passage de 1 500 camions chargés de précieuses matières premières telles que le cuivre et le cobalt, qui transitent par la Zambie vers les installations portuaires sud-africaines situées à Durban ou celles de Maputo, au Mozambique.

 L’objectif est de réduire drastiquement les délais de dédouanement au poste frontalier de Kasumbalesa, où les files d’attente peuvent être considérablement longues et problématiques, entraînant des pertes financières importantes pour les entreprises et ralentissant le commerce régional. Ce projet vise également à alléger ce type de congestion, favorisant ainsi une fluidité nécessaire pour stimuler l’économie et rendre la région plus compétitive sur le marché international.

Ce projet intervient alors que les puissances étrangères intensifient leurs investissements dans les routes minières congolaises, un pays riche en ressources naturelles qui suscite un intérêt croissant au niveau mondial. Les États-Unis, dans un esprit de collaboration internationale et de soutien au développement régional, soutiennent désormais la mise en place du corridor de Lobito.

 Ce corridor stratégique établit un lien essentiel entre les zones d’extraction démocratiquement régionales et l’océan Atlantique, et son infrastructure repose sur une ligne ferroviaire de 1 300 kilomètres qui mène directement jusqu’au port angolais de Lobito, facilitant ainsi l’exportation de richesses minérales essentielles. Dans le même temps, la Chine, déjà dominante dans le raffinage mondial du cuivre et du cobalt, intensifie ses efforts en développant ses propres axes logistiques, notamment par le biais de l’océan Indien. Elle investit massivement dans le financement de ports secs ainsi que dans l’amélioration des infrastructures routières et ferroviaires, consolidant ainsi sa position sur le marché.

L’initiative portée par les acteurs sud-africains s’inscrit donc dans ce contexte très compétitif et stratégique, marquant une étape décisive pour repositionner la région dans la compétition internationale autour des minerais stratégiques. Cela représente une dynamique innovante qui pourrait surtout transformer l’un des corridors les plus congestionnés d’Afrique en un levier majeur d’intégration économique régionale, favorisant ainsi une collaboration accrue entre les nations et ouvrant la voie à des échanges commerciaux plus fluides et bénéfiques pour tous. 

Notons que cette évolution est également cruciale pour le développement durable et durable de la région, qui peut ainsi espérer capitaliser sur ses atouts miniers tout en répondant aux exigences du marché mondial.

Daouda Bakary KONÉ 

croissanceafrik
croissanceafrikhttp://croissanceafrique.com
Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager:

Populaires

Lire aussi
RELATIFS

CEMAC: vers l’asphyxie du secteur bancaire grâce à l’accumulation de la dette, selon les estimations de la COBAC

(CROISSANCE AFRIQUE)-En Afrique Centrale, le secteur bancaire de la...

Au Nigeria, les réserves extérieures progressent de 45,04 milliards de dollars en décembre 2025

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Nigeria, les réserves extérieures du pays ont...

Sécurisation de l’approvisionnement en Hydrocarbure: le Togo et le Bénin visent un accord stratégique 

(CROISSANCE AFRIQUE)- Afrique de l'ouest, les représentants de la...