Dans le but de promouvoir la reconnaissance nationale aux victimes et leurs rendre leur dignité, la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) organisera sa troisième audience publique non judiciaire, le samedi 03 avril 2021 au Centre International de Conférence de Bamako (CICB) au tour du thème : « les crimes de disparitions forcées ». L’annonce a été faite au cours d’une conférence de presse le mercredi 31 mars 2021 par Ousmane Oumarou Sidibé, président de la CVJR.
Pour rappel, les objectifs sont : Rendre aux victimes leur dignité et faciliter un début de guérison, en reconnaissant publiquement ce qui leur est arrivé ; promouvoir la reconnaissance nationale des victimes et l’intégration de leurs récits à la mémoire et à l’histoire nationales ; utiliser l’information reçue comme un outil d’éducation et de sensibilisation pour la population dans son ensemble, afin de promouvoir le dialogue sur le passé et la réconciliation nationale.
En effet, plus de 200 cas ont enregistrés concernant les violations graves des droits de l’homme par rapport à ce thème : « les crimes de disparitions forcées », selon le président de la CVJR. Et parmi ces cas, 14 victimes livreront leurs récits lors de la 3ème audience publique dont 9 témoignages individuels et 2 collectifs. Parmi ces témoignages, les cas de Fily Dabo Sissoko, Hamandoun Dicko, Abdoul karim Camara dit Cabral seront exposés devant le public.
Qu’entendre par crimes de disparitions forcées ?
« Des personnes sont arrêtées, détenues ou enlevées par un Etat ou une organisation politique ou avec l’autorisation, l’appui ou l’assentiment de cet Etat ou de cette organisation qui refuse ensuite d’admettre que ces personnes sont privées de liberté ou de révéler le sort qui leur est réservé ou l’endroit où elle se trouvent, dans l’intention de les soustraire à la protection de la loi » ou encore
« … l’arrestation, la détention, l’enlèvement ou toute autre forme de privation de liberté par des agents de l’État ou par des personnes ou des groupes de personnes qui agissent avec l’autorisation, l’appui ou l’acquiescement de l’État, suivi du déni de la reconnaissance de la privation de liberté ou de la dissimulation du sort réservé à la personne disparue ou du lieu où elle se trouve, la soustrayant à la protection de la loi. »
Pour rappel, aux termes de l’article 2 de l’ordonnance N°2014-003/P-RM du 15 janvier 2014, la CVJR a pour mission de « contribuer à l’instauration d’une paix durable à travers la recherche de la vérité, la réconciliation et la consolidation de l’unité nationale et des valeurs démocratiques ». Elle ne rend pas des décisions judiciaires comme les cours et tribunaux.
IB KONE