Par croissanceafrique et Le Mali Emergent
Le 05 mai de chaque année est célébrée la journée internationale de la sagefemme. Compte contenu de la situation qui prévaut au Mali, la 24e édition de cette journée est célébrée le samedi 19 juin 2021 au centre international de conférence de Bamako (CICB) sous la présidence du ministre de la santé et du développement social, Diéminatou Sangaré en présence de yalcoué Awa Guindo, présidente de l’association des sages-femmes du Mali (ASFM). Le thème national retenu est : « Le mentorat clinique des sages-femmes une stratégie d’amélioration de la santé de la reproduction de la mère, du nouveau-né, de l’enfant, de l’adolescent et la nutrition »
A l’entame de ses propos, Diéminatou Sangaré, ministre de la santé et du développement social a affirmé que cette journée dédiée à la sagefemme est l’une des journées les plus importantes du département qu’elle dirige aujourd’hui. « L’amélioration de la santé du couple mère enfant demeure un défi pour notre système de santé ».
Elle a saisi cette occasion pour rappeler quelques indicatifs du rapport mondial de l’étude sur l’état de la pratique sage-femme, menée en 2014 dans 73 pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine. Ce document a révélé que plus de 92% des décès maternels, néonatal et morti-naissance surviennent dans ces pays. Ce rapport indique que sur les 73 pays seulement 04 disposent de personnels compétents dans la pratique sage-femme, lesquels sont capables de répondre aux quarante-six (46) interventions essentielles de santé de la mère et du nouveau-né. En 2018, les résultats de l’enquête démographique de la santé du Mali (EDSM-VI) montrent que les taux de mortalité maternelle et néonatale sont respectivement de 325 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes et de 33 décès néonataux pour 1 000 naissances vivantes, et moins de la moitié des femmes (45%) ont effectué au moins quatre visites prénatales. Pour elle, Ces décès pourraient être évités à travers des suivis pendant grossesse, l’accouchement et le post partum. Chaque femme devrait avoir accès à un professionnel de santé qualifié pendant la grossesse, l’accouchement, les soins en post natals et en cas de complications, ajoute madame le ministre.
Elle a aussi rappelé que le droit à la santé et à la vie est la base des droits humains. Cependant, ce droit n’est pas respecté pour un grand nombre de femmes et de nouveau-nés sur le continent et ceci contribue à maintenir la mortalité maternelle et néonatale à un niveau élevé. Au Mali, le ratio d’une sage-femme pour 10.763 est très loin de satisfaire aux normes requises. Non seule dans la mise en œuvre des dispositifs de la politique nationale de santé mais aussi dans la mise en œuvre des Objectifs pour le Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030. Madame Diéminatou Sangaré a indiqué que les sages-femmes constituent et demeurent un maillon incontournable. Pour conclure, elle a rendu un hommage mérité à toutes les sages-femmes du Mali pour leur engagement, leur esprit de sacrifice pour la mère, le nouveau-né et la famille.
La présidente de l’association des sages-femmes du Mali, Yalcoué Awa Guindo, à son tour, a rappelé les statistiques du rapport 2021 sur l’état des pratiques sage-femme dans le monde (SOWMY) à travers une étude codirigée par l’UNFPA, I’OMS et l’ICM et le Mali a participé à son élaboration. Il s’agit d’une étude qui montre l’importance et le rôle primordial des sages- femmes dans : l’amélioration de la qualité des soins maternels et néonatals, la fin des décès maternels et néonatals évitables, et la réduction du ratio de mortalité maternelle mondiale à moins de 70 pour 100 000 NV d’ici 2030.
Selon ce rapport, une couverture universelle (95%) d’interventions effectuées par des sages-femmes pourrait éviter 67% des décès maternels, 64% des décès néonatals, et 65% des mortinaissances, permettant ainsi de sauver chaque année 4,3 millions de vies d’ici 2035. L’augmentation de la couverture des interventions faites par des sages- femmes de 25% tous les 5 ans pourrait éviter 41% des décès maternels, 39% des décès néonatals et 26% des mortinaissances d’ici 2035. Cela représente 2.2 millions de morts évitées chaque année. Une légère augmentation de la couverture des interventions effectuées par des sages-femmes de 10 % tous les 5 ans pourrait éviter 22% des décès maternels, 23% des décès néonatals, et 14% des mortinaissances. Ce qui représenterait 1,3 millions de décès évités chaque année.
IBrehima KONE