En Ile Maurice, l’économie devrait rebondir en 2021 (+ 6,6%), alimentée par le secteur de la construction et les investissements publics, selon le fonds monétaire International (FMI), ainsi que par une reprise de l’industrie du tourisme, même si la plupart indique-t-il des restrictions de voyage ont été prolongées début 2021. Tout de même, l’institution bretonne Wood prévoit que la croissance de Maurice se stabiliser autour de 5,2% en 2022.
Le FMI explique que le pays avait progressivement réduit son ratio dette / PIB ces dernières années; néanmoins, la tendance s’est inversée en 2019 (82,8%) et a été exacerbée par la crise du COVID-19 (87,8% en 2020).
Mais, l’Ile Maurice selon FMI, a connu des taux de croissance faibles mais stables au cours des dernières années (3,8% en moyenne entre 2015 et 19) et fait partie des économies les plus dynamiques d’Afrique subsaharienne.
Par ailleurs, la crise mondiale a provoqué une contraction des revenus, qui, associée à une augmentation des dépenses publiques pour faire face aux effets de la pandémie, s’est traduite par un déficit de -10,2% en 2020 (contre 2,2% un an plus tôt).
Puisque, la plupart des mesures ont été prolongées jusqu’en 2021 et continueront de peser sur les finances publiques. Parallèlement, la flambée des prix alimentaires a contribué à l’accélération de l’inflation (2,5%, était de 0,5% en 2019), qui devrait suivre une tendance à la hausse sur la période de prévision (2,6% cette année et 3,9% en 2022 – FMI).
Globalement, l’économie du pays est tirée par le secteur des services, qui représente environ 67,7% du PIB, le tourisme (restauration, hébergement, loisirs, etc.) et les services financiers étant les secteurs les plus vitaux de l’économie. Ce qui fait que Maurice n’ait pas enregistré beaucoup de cas, le PIB a chuté d’environ 15,8% en 2020, principalement en raison des restrictions aux voyages internationaux qui ont provoqué un effondrement du pays arrivées touristiques (le secteur représente un cinquième du PIB de l’île).
Le secteur industriel représente près d’un cinquième du PIB, tandis que le secteur agricole contribue pour environ 3% (Banque mondiale). Maurice jouit d’une stabilité politique, le gouvernement étant actuellement aux mains de l’Alliance Morisien de centre-gauche dirigée par le Premier ministre Pravind Jugnauth.
L’économie de l’Ile Maurice est diversifiée et s’appuie également sur son activité financière offshore, son industrie textile et sa production de canne à sucre. Le tourisme médical, l’externalisation, les nouvelles technologies et les industries du luxe font partie des secteurs en développement.
Pour rappel, l’île est classée comme un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure par la Banque mondiale, avec un indice de développement humain élevé, et cherche à devenir un pays à revenu élevé au cours de la prochaine décennie.
Selon le FMI, le PIB par habitant (PPA) a atteint près de 24 000 USD en 2019 (dernières données disponibles), le deuxième plus élevé d’Afrique après les Seychelles et la tendance du chômage soit fortement affectée par l’impact économique négatif de la pandémie de COVID-19, le taux étant estimé à 10,9% en 2020 (contre 6,7% un an plus tôt, principalement en raison de nombreux licenciements dans le secteur du tourisme), avant de diminuer à environ 9,2% en 2022.
Notons que la participation des femmes au marché du travail est significativement faible par rapport à la participation des hommes et le chômage des jeunes se situe autour de 25%.
Daouda Bakary Koné
