Durant 2 jours (du 27 au 28 novembre dernier), sur financement de la fédération internationale des travailleurs domestiques (Fidt) une cinquantaine de nouvelles recrues du Syndicat national des travailleurs domestiques (Syntradom) a été outillée sur le thème : « L’intégration des jeunes dans le syndicat »
Au cours de la rencontre, le très expérimenté syndicaliste et formateur maison du Syntradom, Amadou Samaké, a entretenu les participantes sur, entre autres, points : quels sont les obstacles qui peuvent freiner l’adhésion des jeunes au mouvement syndical ? Quels sont les avantages que l’Etat, les syndicats et les jeunes peuvent tirer de la syndicalisation des jeunes ? Comment élaborer les stratégies au niveau des jeunes pour intégrer dans le syndicat ?
Selon le conférencier, les obstacles qui freinent l’adhésion des jeunes au mouvement syndical sont : la méconnaissance du syndicat, le refus de certains dirigeants d’impliquer les jeunes aux activités syndicales, la crainte de perdre son emploi, le manque d’information et de formation syndicale, le manque de confiance en soi.
Selon le conférencier, l’intégration des jeunes dans le syndicat a plusieurs avantages. Il permet au syndicat d’accroitre son effectif, d’accroitre des ressources, être plus visible sur le terrain, moderniser ses méthodes de travail. Quant aux jeunes, leur intégration dans le syndicat permet une prise en compte des vrais problèmes des jeunes, avoir une considération sur les lieux du travail, participer aux prises de décision, et un avoir un épanouissement au plan professionnel et syndical.
Pour intégrer les jeunes dans le syndicat, l’exposant suggère la mise en application des dispositions des textes juridiques nationaux et les normes internationales du travail concernant les jeunes.
Pour M. Samaké, il faut instaurer la formation syndicale dans tous les établissements professionnels. Il préconise de prévoir des quotas des postes de responsabilité pour les jeunes compétents, assurer la formation professionnelle des jeunes, vérifier l’efficacité des structures organisationnelles et leur impact sur la manière dont sont traités les problèmes des jeunes, renforcer le rôle des jeunes dans le processus de décision et dans les emplois de direction.
Les syndicats eux-mêmes doivent accroitre la formation et l’information des jeunes aux activités syndicales, faciliter la création et le fonctionnement des comités des jeunes, promouvoir la participation des jeunes aux activités syndicales, soutenir et encourager les candidatures des jeunes à des postes de responsabilité…, selon M. Samaké
Les jeunes, eux aussi, doivent être unis et solidaires, faire preuve d’engagement pour la défense des causes justes, croire en ses capacités d’organisation et de mobilisation, et surtout être disponible.
En tout cas, la syndicalisation et l’accession des jeunes aux postes de responsabilité permettront de franchir une étape importante vers une redéfinition du syndicalisme adapté au contexte de la globalisation et de la flexibilité de l’emploi. Un syndicalisme qui renforce le rôle des jeunes, selon le conférencier, dans le processus de décision et dans les emplois de direction, véritable condition clé, pourra remédier efficacement aux inégalités du marché du travail.
H.T.
