(CROISSANCE AFRIQUE) – Elisabeth Borne a été nommée lundi Première ministre par le président Emmanuel Macron pour mener les réformes de son second quinquennat, devenant la deuxième femme à diriger un gouvernement en France. La nomination du nouveau gouvernement, sous la conduite de l’ancienne ministre du Travail, doit intervenir dans « les jours qui viennent », dit-on de source gouvernementale.
Selon l’Agence Reuters, il s’agit d’une première équipe resserrée « sur les thématiques fortes » sera mise en place puis complétée après les élections législatives de juin, indique-t-on. Le discours de politique générale d’Elisabeth Borne interviendra à la suite du scrutin, précise-t-on de même source.
« Le choix d’Elisabeth Borne est le choix de la compétence au service de la France, d’une femme de conviction, d’action, de réalisation », souligne-t-on à l’Elysée. et d’ajouter que « Elle a une culture de l’Etat, du territoire et de l’entreprise », ajoute-t-on. Elisabeth Borne succède dans les annales politiques françaises à Édith Cresson, première femme à avoir pris les rênes de Matignon de mai 1991 à avril 1992 sous le second septennat de François Mitterrand.
Polytechnicienne expérimentée ayant entamé sa carrière politique au Parti socialiste, elle a occupé trois ministères importants depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017 : Transports, Transition écologique et Travail. Sa rigueur et sa poigne l’ont amenée à mener à leur terme des réformes contestées comme celles de la SNCF et de l’assurance-chômage.
La nouvelle Première ministre, cheffe de la majorité, aura d’abord pour tâche de mener la bataille des élections législatives des 12 et 19 juin avec pour mission de donner à l’actuelle majorité les moyens de mettre en oeuvre le programme du président réélu.
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« BEAUCOUP DE COURAGE«
Jamais élue, Elisabeth Borne, issue d’une lignée de pharmaciens de Livarot, est candidate dans la 6e circonscription du Calvados (Vire-Evrecy). Le profil d’Elisabeth Borne correspond au portrait-robot qu’avait esquissé Emmanuel Macron : une personnalité féminine disposée à mettre en haut de la pile les dossiers sociaux, écologiques et productifs.
« Faire de la France une grande nation écologique, c’est notre projet », avait-il écrit sur Twitter le 24 avril, jour de sa réélection, avant de promettre lors de son investiture d’oeuvrer pour une « planète plus vivable » et une « France plus vivante et plus forte ».
Par ailleurs, le gouvernement sortant de Jean Castex a d’ores et déjà élaboré un projet de loi de finances rectificative destiné à rendre du pouvoir d’achat aux Français face à la hausse des prix de l’énergie et de produits courants comme l’huile et le blé, conséquences indirectes du conflit en Ukraine.
Le texte appelé à être voté par la nouvelle assemblée prévoit notamment la suppression de la redevance audiovisuelle et l’attribution d’un « chèque alimentation » de 60 euros par mois. Viendra ensuite le moment de mettre sur le métier la réforme des retraites qui doit repousser l’âge de départ de 62 à 64 ou 65 ans. Une promesse de campagne d’Emmanuel Macron déjà largement décriée par les syndicats et les oppositions de droite comme de gauche.
La nomination d’une femme à Matignon est une rupture dans l’ère Macron, qui a élevé l’égalité femmes-hommes au rang de grande cause nationale, nommé des gouvernements paritaires mais placé des hommes aux principaux ministères et aux postes-clés comme la présidence de l’Assemblée nationale et la direction du parti présidentiel.
Daouda Bakary Koné