(CROISSANCE AFRIQUE)-L’équipe « Don Sen Folo », à sa tête Lassina Koné, accompagné de jeunes chorégraphes originaires de 8 pays d’Afrique, étaient sur pied d’œuvre le lundi 3 octobre 2022 au marché de Badalabougou et des Halles de Bamako. L’occasion était propice pour eux de faire le repérage, réfléchir sur le travail pour donc penser aux créations pour le jour du spectacle. Un spectacle intitulé « Fila ni Kélé », littéralement » Deux et Un » ou encore » Duo et Solo « .
Le but recherché est d’offrir des outils et des moyens aux artistes Africains pour imaginer des créations où l’accès à la culture pour tous est une évidence, où la production artistique questionne et est questionnée au quotidien par un dialogue entre l’artiste et la population, entre l’œuvre et la société.
Interrogé pour la circonstance, le très amoureux de l’art, chef de l’équipe Don Sen Folo, Lassina Koné, a fait savoir que c’est un festival, un temps de résidence dans les marchés de Bamako. Cette année poursuit -il, l’idée, c’est comment forger l’artiste citoyen, un artiste qui se rend compte de sa société, de son territoire, de son espace, travailler au cœur même de sa société. « C’est comment on arrive déjà à forger un citoyen qui va résider dans le marché, créer avec les situations de sa société et de permettre de prendre en compte réellement où est ce qu’il est ? Où est ce qu’il vit ? Et pour qui il doit créer ? Donc, c’est deux mois de résidence dans les marchés et une semaine de festival », a t – il précisé.
Contrairement à la première édition qui n’avait regroupé que des artistes maliens, M. Koné a souligné que pour cette édition, 8 pays d’Afrique se retrouvent notamment le Mali , le Burkina Faso, le Sénégal, le Rwanda, le Cameroun, le Togo, la Côte d’ivoire et l’Ouganda. C’est comment ces jeunes arrivent déjà à se retrouver pour imaginer un projet commun dans un espace commun, qui ferait écho à tous les Africains aujourd’hui, et à partir de ce moment, comment est ce qu’eux-mêmes veulent aller avec ce projet. Selon M. Koné, c’est aussi créer ce lien, cet espace de rencontre et de dialogue afin qu’eux-mêmes arrivent à se projeter ensemble dans l’avenir sur d’autres lancées.
Au cours de ces semaines, il a mentionné que c’est uniquement la danse de création qui sera en jeu, l’idée ajoute t- il, c’est qu’ils vont créer avec le marché, avec les espaces qu’ils vont choisir pour faire de leur deux mois de résidence, transformer cet espace en théâtre et le festival serait juste pour présenter le travail qui a été fait dans les mêmes espaces. Les programmations se feront donc aux deux marchés cités en fonction des espaces qui sont choisis .
Et comme particularité pour cette 2ème édition, il y a la compagnie Ex Nihilo, une compagnie de danse en France avec beaucoup d’expérience sur la création en espace public qui viendra en tant que coach pour une semaine. Ceux-ci seront pendant une semaine coachés par Lassina Koné sur la création de travailler en public.
À noter que ce projet est soutenu par la Fondation Doen, le festival sur le Niger à travers son projet Awa, l’Ambassade du Luxembourg, la Fédération Founoufounou, le réseau Kya ainsi que l’Auberge Djamila qui les reçoit.
Kadidia Doumbia