(CROISSANCE AFRIQUE)-Amina Dubrecq El-Oumrany, fondatrice de la marque KUMI, est une figure éminente de l’industrie culturelle en Afrique et au-delà. Avec une créativité remarquable, elle incarne l’esprit d’une femme leader dédiée à la valorisation du Made in Mali. Sa force réside dans son approche innovante.
D’origine malienne-congolaise, Amina Dubrecq El-Oumrany a passé 20 ans comme responsable de magasin chez Inditex à Bruxelles avant de se lancer dans l’univers de la mode, guidée par sa passion pour la création. En créant KUMI, elle manifeste un engagement profond pour une mode contemporaine qui allie héritage traditionnel et éléments modernes.
Son ambition est de concevoir des vêtements qui reflètent cette fusion audacieuse, où le passé rencontre le présent grâce à des techniques telles que la teinture artisanale et la sérigraphie manuelle. « Chez KUMI, notre choix de matières premières est au cœur de notre démarche écoresponsable, » souligne Mme El-Oumrany.
« Nous privilégions les matériaux naturels et durables, notamment le coton du Burkina Faso, soigneusement tissé par des artisans à Bamako. Cette relation avec nos fournisseurs est essentielle pour nous. » Elle précise que « notre collaboration se fait principalement avec des artisans au Mali, capables de tisser et teindre le coton. »
Cette démarche vise à soutenir la préservation et le développement de leurs compétences traditionnelles, tout en respectant leur riche patrimoine culturel. « Cette connexion avec les artisans est un pilier central de notre mission de promouvoir la durabilité et l’équité dans l’industrie de la mode, » ajoute-t-elle.
Chaque design de la collection est réalisé à travers un processus minutieux de sérigraphie manuelle, témoignant de leur dévouement à l’artisanat de qualité qui garantit que chaque pièce est non seulement une œuvre d’art, mais aussi un moyen de raconter l’histoire de notre pays.
Chaque motif est le fruit d’une réflexion intense, élaboré pour capturer non seulement l’esthétique, mais aussi l’âme d’un héritage culturel unique. C’est pourquoi Mme El-Oumrany dessine elle-même chaque motif, s’imprégnant des récits et des représentations traditionnels maliens, et choisit avec soin les couleurs qui seront imprimées sur les tissus, s’assurant que chaque nuance évoque le vibrant paysage de la culture malienne.
« Chaque vêtement que nous créons raconte une histoire et connecte nos clients à des traditions séculaires,” insiste-t-elle. Mon partenariat avec les artisans valorise leur savoir-faire tout en préservant les traditions, et j’offre ainsi des vêtements uniques et distinctifs à nos clients, » conclut-elle.
Elle nourrit le rêve d’un avenir où chaque vêtement KUMI sera non seulement un symbole de style, mais aussi un vecteur de changement profond, capable de transcender les frontières et d’inspirer un tout nouveau dialogue autour de la mode éthique en Afrique et dans le monde.
KUMI n’est donc pas qu’une marque de mode; c’est un mouvement qui aspire à créer un impact positif, en élevant des voix souvent ignorées, tout en célébrant la beauté intemporelle du savoir-faire artisanal. Au-delà des tendances, KUMI cultive un engagement à explorer et à redéfinir la narration de la mode, en ancrant chaque pièce dans une réalité sociale et culturelle qui mérite d’être célébrée.
Aussi, l’artisanat s’associe ainsi à la conscience sociale pour former une nouvelle vague de créateurs qui voient dans leur travail non seulement un métier, mais une porte d’entrée vers un avenir où l’esthétique et les valeurs éthiques coexistent harmonieusement.
Les créations de KUMI rejoignent également une dimension sociale, car elles visent à créer des opportunités d’emploi pour les femmes artisans maliennes, souvent sous-représentées dans l’industrie de la mode. Amina croit fermement que le progrès économique des femmes est inextricablement lié à la valorisation de l’artisanat local.
Il faut signaler que leurs compétences ne sont pas seulement essentielles pour la création des pièces de mode, mais elles sont aussi symboliques d’une force collective qui inspire toute une génération de jeunes femmes à s’engager dans des métiers traditionnellement dominés par les hommes. « Nous devons encourager une conscience collective où chaque achat effectué chez KUMI devient une voix pour l’émancipation et l’autonomisation des femmes artisans, » déclare-t-elle avec passion.
Ainsi, ce faisant, KUMI se positionne comme un acteur clé dans le changement des dynamiques socio-économiques en Afrique, en combinant l’artisanat de haut niveau à une stratégie commerciale éthique. « Nous sommes à un tournant où la mode ne doit pas seulement se préoccuper de son image, mais également de la manière dont elle affecte les communautés, » affirme Amina.
Notons qu’en redéfinissant ce qu’est la mode contemporaine, elle aspire à ce que chaque pièce KUMI suscite une conversation sur l’authenticité culturellement enracinée, le respect des artisans, et l’importance de soutenir des pratiques commerciales équitables. C’est cette vision élargie qui fait de KUMI non seulement un symbole de mode africaine, mais également un phare d’espoir et de changement dans le monde entier.
Daouda Bakary KONÉ
