Pollution de la Faleme au Mali : le collectif des citoyens pour la protection de l’environnement tire la sonnette d’alarme.

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, les membres du collectif pour la protection de l’environnement étaient face aux journalistes et aux médias lors d’une conférence de presse marquante tenue le samedi 6 septembre 2025. Cet événement crucial avait pour objectif de lancer un cri d’alerte urgent concernant la pollution critique affectant la rivière Faleme.

Cette rivière, qui est une importante branche du fleuve Sénégal, souffre désormais d’une dégradation alarmante de la qualité de son eau, une situation engendrée par les activités humaines irresponsables. 

En effet, l’exploitation artisanale de l’or, pratiquée sans respect des normes environnementales, est en grande partie responsable de cette détérioration catastrophique, non seulement de la qualité mais aussi de la couleur de l’eau autrement pure et limpide. Les substances chimiques dangereuses telles que le cyanure, le mercure et d’autres produits toxiques sont sciemment déversés dans les cours d’eau par des orpailleurs clandestins, agissant sous le regard indifférent du public et des autorités. 

Face à cette situation préoccupante et peu prometteuse, le collectif, regroupant des citoyens engagés pour la sauvegarde de l’environnement, en appelle directement au président de la transition. Il demande sans détour la mise en place de mesures urgentes et décisives afin de préserver et sauver les précieuses ressources d’eau du Mali, essentielles à la vie et à l’avenir du pays.

 C’est pour faire face à un problème environnemental croissant que Seydou Bocoum a décidé de solliciter une mission sous l’égide de la présidence vers les localités de Kenyeba, Sadiola, et Dialafara, dans le but précis de se rendre compte par lui-même des graves conséquences engendrées par les activités d’orpaillage clandestin qui prolifèrent dans ces régions. Dans un témoignage détaillé et plein de sincérité, Moussa Makalou, un habitant de Dialafara profondément concerné par ces problématiques, atteste avec une lucidité poignante que les poissons sans vie jonchent tristement les rives de la Falémé, une situation alarmante directement liée au déversement incontrôlé de produits chimiques utilisés lors des processus d’extraction de l’or. 

En outre, il souligne que les espaces autrefois dédiés à l’agriculture ont quasiment disparu, ces précieuses terres étant illégalement expropriées par les exploitants d’or désireux d’étendre leurs activités lucratives au détriment des communautés locales. « J’ai planté des patates qui n’ont pas survécu, victimes malheureusement de la dégradation de la qualité du sol et des eaux de la Falémé, » témoigne avec tristesse Moussa Makalou, se remémorant une époque où ces activités étaient encore viables. Comme c’est le cas sur les sites d’orpaillage de la région de Kayes, le cours d’eau de Tinsit à Sikasso n’échappe pas non plus à cette pollution préoccupante. « Si aucune mesure n’est prise, il n’y aura bientôt plus d’eau potable au Mali », décrit avec angoisse Seydou Bocoum, partageant sa vision désolée d’un avenir incertain. 

Cette idée est ailleurs soutenue par les travailleurs de la SOMGEP qui stipulent que le traitement des eaux contaminées est un défi immense et complexe. Comme pour dire qu’il est impératif de sauver les cours d’eau, ils soulignent la nécessité de l’intervention conjointe des experts en environnement et des technologies de pointe pour surmonter les obstacles afin de préserver la qualité naturelle et l’intégrité écologique des ressources aquatiques. Les inquiétudes exprimées par les employés mettent en exergue le besoin pressant de stratégies efficaces et d’une collaboration interdisciplinaire pour garantir un environnement sain pour les générations futures.

Une exploitation illégale 

De très nombreux étrangers sont impliqués dans des activités d’exploitation qui se déroulent avec un permis de recherche, ce qui constitue une violation flagrante du code minier en vigueur. En particulier, plusieurs ressortissants asiatiques recourent à des équipements lourds pour l’extraction de l’or, ignorant délibérément les règles strictes qui régissent la protection de l’environnement. Par ailleurs, malgré son interdiction officielle, les opérations de dragage continuent imperturbablement de s’exercer au Mali, ce qui suscite une vive inquiétude quant aux conséquences sur l’écosystème local. Face à cette situation préoccupante, Bocoum exprime son souhait de voir les autorités intervenir activement pour évaluer l’ampleur du problème sur le terrain.

Effectivement, une initiative proactive a déjà été prise par un groupe de citoyens engagés à protéger l’environnement, qui a lancé récemment une mission afin d’approfondir leur compréhension du phénomène et de ses ramifications. « Nous aspirons avant tout à voir toutes les exploitations se conformer scrupuleusement aux normes établies par le code minier, » confie Bocoum avec détermination. 

Notons que le collectif envisage sérieusement de présenter prochainement un mémorandum officiel aux autorités compétentes, accompagné d’une plainte contre X, afin que les auteurs de ces actes d’exploitation illégale soient traduits en justice et répondent de leurs actions. Dans l’attente d’une réponse concrète, le collectif ne s’abstient pas d’exhorter le président de la transition à prendre sans délai des mesures urgentes et décisives pour mettre fin à ces pratiques nocives et protéger ainsi l’équilibre fragile de l’environnement malien.

Bissidi Simpara 

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Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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