(CROISSANCE AFRIQUE)- Le 30 septembre 2025, le télé-bridge « Russie – République du Congo : nouvelles perspectives de coopération humanitaire » s’est tenu dans le studio de webinaire de la Faculté des processus mondiaux de l’Université d’État Lomonosov de Moscou. L’événement a été organisé par le Club russo-africain de l’Université d’État Lomonosov de Moscou. Les co-organisateurs du télé-bridge étaient la Faculté des processus mondiaux de l’Université Lomonosov et la Fondation de diplomatie publique.
Le télé-bridge a réuni des représentants des autorités publiques, des personnalités politiques, des scientifiques de premier plan, des militants d’associations publiques et des journalistes de la Fédération de Russie et de la République du Congo.
Le télé-bridge a été ouvert par Alexander Fiodorovitch Berdnikov, Secrétaire exécutif du Club russo-africain de l’Université d’État Lomonosov de Moscou. Il a parlé des événements auxquels le Club a participé, notant en particulier que le Club russo-africain de l’Université Lomonosov participe directement à la promotion de l’ouverture du Musée des cultures d’Afrique à Moscou, prévue pour 2026-2027.
Une allocution de bienvenue a été prononcée par Vladimir Viktorovitch Kotchetkov, Chef du Département des processus sociaux mondiaux et du travail avec la jeunesse à la Faculté des processus mondiaux de l’Université d’État Lomonosov de Moscou, Docteur en sociologie. Selon lui, le télé-bridge « Russie – République du Congo » est une initiative importante pour le rapprochement des deux pays. Il a noté le nombre croissant d’étudiants congolais dans les universités russes et a souligné que les portes de l’éducation russe sont toujours ouvertes aux étudiants africains.
Louis Gouend, Directeur de la Commission des relations avec la diaspora et les médias du Club russo-africain de l’Université Lomonosov, a également salué les participants, exprimant l’espoir que les diplômés africains des universités russes s’impliqueront plus activement dans des projets communs entre la Russie et l’Afrique dans divers domaines de coopération.
Parmi les principaux domaines de la coopération russo-congolaise, les participants ont accordé une attention particulière à l’interaction dans les domaines de l’éducation, de la science et de la formation de la jeunesse.
Un rapport a été présenté par Ivan Shalov, représentant du Département de l’éducation et de la science de Rossotroudnitchestvo. Il a indiqué que la demande pour l’éducation russe en République du Congo croît rapidement. L’enregistrement des candidats aux quotas d’études a déjà commencé. Les filières les plus demandées sont la médecine et la pharmacie. Ces dernières années, l’intérêt pour les spécialités d’ingénieur a augmenté.
Au bureau de Rossotroudnitchestvo, appelé « Maison Russe » à Brazzaville, des activistes publics et des journalistes de la République du Congo se sont réunis. Maria Albertovna Shakhroutdinova, Directrice de la « Maison Russe », a mentionné qu’une équipe congolaise de spécialistes et d’enthousiastes, unis par leur amour et leur intérêt pour la Russie, apporte une aide importante au travail de la Maison Russe. Elle a noté que de nombreux diplômés des universités soviétiques et russes occupent désormais des postes clés dans les organes gouvernementaux et les grandes entreprises de la République du Congo.
Un exemple emblématique est l’actuel Ministre des Affaires étrangères de la République du Congo, Jean-Claude Gakosso, diplômé de la Faculté de journalisme de l’Université d’État de Leningrad en 1983, qui parle couramment le russe et se dit encore aujourd’hui Leningradois. Parmi la jeune génération, l’oratrice a cité l’exemple d’un conseiller du Ministre des Sports et de la Jeunesse, récemment diplômé de l’enseignement supérieur russe. La Directrice de la « Maison Russe » à Brazzaville a également souligné la forte demande en personnel enseignant, notamment des philologues congolais titulaires de diplômes russes pour l’enseignement du russe langue étrangère.
Michel Ngeban’a Dyuk, Consul honoraire de la Fédération de Russie à Pointe-Noire, République du Congo, et Vice-président du Conseil de coordination mondial des compatriotes russes vivant à l’étranger, a proposé la création d’une base de données des diplômés, exprimant sa conviction que ces données seraient très utiles pour les organisations et entreprises travaillant dans le domaine de la coopération russo-africaine.
Cette idée a été soutenue par Jean Pierre Ondaï Otsouma, membre du Conseil consultatif de la jeunesse congolaise en Fédération de Russie, étudiant de troisième cycle et Meilleur diplômé 2025 de l’Université RUDN. L’intervenant a présenté un rapport sur l’histoire des relations entre la Russie et la République du Congo depuis l’époque soviétique. Selon lui, la coopération entre nos pays ouvre de nombreuses opportunités pour la jeunesse congolaise. Jean Pierre a cité en exemple les diplômés les plus brillants des universités soviétiques et russes, dont certains ont siégé à divers moments au gouvernement de la République du Congo et occupé des postes clés dans de nombreuses industries et ministères.
Inga Anatolievna Koriaguina, experte en développement international au PNUD, Professeure associée au Département de marketing de l’Université russe d’économie Plekhanov et Directrice de la coopération internationale du Club russo-africain de l’Université Lomonosov, a présenté un rapport sur la coopération éducative russo-africaine et les projets à long terme dans ce domaine, démontrant clairement la dynamique de croissance et les principaux formats de coopération.
Un rapport sur les problèmes de sécurité alimentaire a été présenté par le chercheur et enseignant Georges Romain Zobo. Dans sa présentation, l’expert a cité des données indiquant que plus de 820 millions de personnes souffrent de faim dans le monde, dont la majorité vit en Afrique subsaharienne. L’expert a analysé les causes des pénuries alimentaires aiguës, tant en République du Congo que dans de nombreux autres pays africains, et a proposé une série de mesures pour surmonter la crise alimentaire.
Varney Balossa Kraft de Dieu, étudiant au Département de sciences politiques de l’Université linguistique d’État de Moscou et stagiaire à l’Institut d’Afrique de l’Académie des sciences de Russie, a parlé des divers aspects de la coopération russo-congolaise qui, selon lui, se sont développés de manière optimale ces dernières années.
L’intervenant a cité comme exemples la coopération dans les domaines technico-militaire, de l’approvisionnement en eau et de l’aide humanitaire. Selon lui, un grand nombre d’accords sectoriels majeurs ont été signés au cours des 5-6 dernières années, par exemple lors du forum numérique de Nijni Novgorod à l’été 2025.
La question de la coopération dans le domaine de l’éducation a été poursuivie par Olivier Malango, Président de la Société d’amitié entre la Russie et la République démocratique du Congo. Il a déclaré que la Société d’amitié déploie des efforts considérables pour renforcer les liens globaux entre la Russie et la République démocratique du Congo. Olivier Malango a également noté que la République démocratique du Congo est la patrie de Patrice Lumumba, dont le 100e anniversaire a été célébré le 2 juillet 2025.
A.F. Berdnikov, Secrétaire exécutif du Club russo-africain de l’Université Lomonosov, a cité Juliana Lumumba, dont les mots, selon lui, expriment l’esprit des relations russo-congolaises de l’URSS à nos jours : « Les relations entre nos pays ont toujours été basées sur les principes de respect mutuel et d’entraide. Ces relations n’ont jamais été condescendantes ; ce furent des relations entre partenaires égaux, et nous souhaitons aller encore plus loin dans leur approfondissement. »
Ilya Leonidovich Shershniov, Directeur des programmes du Club russo-africain de l’Université Lomonosov, a donné un exemple de coopération avec le public congolais pour la diffusion d’un film du Club sur la télévision congolaise en Afrique, concernant la célèbre personnalité politique africaine et combattant contre le système de ségrégation raciale (apartheid) en Afrique du Sud, Nelson Mandela. En 2024, grâce à la coopération du Club russo-africain de l’Université Lomonosov avec la diaspora africaine russe, un monument à Nelson Mandela a été inauguré à Moscou.
Sydney Adoua Mbongo, Maître de conférences au Département de droit international de l’Université Marien Ngouabi (Brazzaville), a présenté une analyse historique des relations russo-congolaises. Selon lui, les relations se sont considérablement affaiblies entre 1992 et 2000. Cependant, lorsque Vladimir Poutine est devenu Président de la Russie, les liens se sont renforcés à nouveau. Depuis, la Russie a commencé à s’affirmer activement et avec beaucoup de succès dans divers domaines, notamment l’éducation universitaire, l’énergie et la coopération technico-militaire. L’expert a exprimé sa conviction que dans le contexte de la construction d’un nouvel ordre mondial basé sur les principes de respect mutuel et de coopération mutuellement bénéfique entre les pays, les relations entre la Russie et la République du Congo sont bâties sur des conditions équitables favorisant le développement global de la république africaine.
Nikita Olegovich Kaletkine, Directeur du Musée des cultures d’Afrique, a parlé des missions et des concepts du futur musée à Moscou.
La mission première du musée sera la préservation et la diffusion de la culture et de l’art africains, en présentant des collections d’art des pays africains et d’artisanat traditionnel qui transmettent la couleur et l’âme des peuples d’Afrique. À cette fin, des liens sont établis avec des musées de divers pays africains, et des expéditions et conseils d’experts sont organisés. L’expert a nommé des concepts importants du futur musée, tels que la « Frise chronologique » et la « Carte culturelle » du continent africain. Nikita Olegovich a noté comme un signe positif que le jour même du télé-bridge, le contrat de remise du bâtiment du futur musée à l’entrepreneur a été signé. Selon le plan des créateurs, le musée comprendra une salle d’exposition où les collections seront régulièrement renouvelées pour mieux faire connaître l’art africain au public. Des conférences scientifiques, des conférences de critiques d’art, de voyageurs, d’ethnographes et d’écrivains africanistes renommés seront également organisées au musée pour favoriser une compréhension plus profonde de la culture extrêmement riche du continent africain.
Louis Gouend, Directeur de la Commission des relations avec la diaspora et les médias du Club russo-africain de l’Université Lomonosov, a parlé du prochain Forum économique Russie-Afrique, qui débutera le 15 octobre à Moscou à la Chambre de commerce et d’industrie et durera 5 jours. Il s’agit d’un événement majeur et significatif de l’agenda russo-africain, où naissent des projets économiques mutuellement bénéfiques, où des liens concrets se forgent et où des accords importants pour le développement global entre les structures économiques russes et africaines sont signés. Le Forum économique comprend un programme étendu, qui comportera également des événements sportifs et culturels.
Louis Gouend a exprimé sa conviction que le forum deviendra une plateforme pour établir des liens partenariaux solides entre la Russie et le continent africain. Les participants sont convenus que le télé-bridge est un format pratique et moderne pour un dialogue ouvert et productif, contribuant au développement d’une coopération globale entre la Russie, non seulement avec la République du Congo, mais aussi avec d’autres pays africains.
