(CROISSANCE AFRIQUE)–A la recherche de 45 milliards FCFA, le Cameroun n’a pas pu mobiliser la somme recherchée sur le marché financier de la CEMAC. Ce pays dirigé par le président Biya avait émis le 24 avril 2023 des Bons du trésor assimilables (BTA) de 182 jours et des Obligations du Trésor assimilables de 6 ans rémunérés au taux de 6,25%. Un échec patent sur le marché financier régional.
Il s’agit d’une double opération soldée par une mobilisation de 23 milliards FCFA, soit un peu plus de 50% de l’enveloppe recherchée. Ainsi, les investisseurs n’ont servi que 16 milliards FCFA sur les BTA (maturité de moins d’un an) du pays. Une offre supplémentaire a été faite, mais à un coût bien plus élevé apprend-on. Concernant les OTA, ils n’ont permis de mobiliser que 7 milliards FCFA sur 25 milliards FCFA recherchés.
Dans les détails, l’on peut dire que c’est la 2ème fois en 2 semaines que le pays ne parvient pas à accrocher les investisseurs sur le marché. Le 18 avril 2023, au sortir d’une émission de BTA à 26 semaines, le pays n’a reçu que 3 milliards de FCFA sur 15 milliards de FCFA recherchés, soit un taux de couverture de 20%.
Il faut signaler que depuis le début de l’année courante, les investisseurs durcissent leurs exigences en sollicitant des taux d’intérêts plus élevés, poussant Yaoundé à ne retenir que les montants sus-évoqué. La preuve, en janvier 2022, , le coût moyen des BTA émis par le Cameroun était de 2,94%, un an plus tard, il a pratiquement doublé pour passer à 4,39%.
Notons que cette révision à la hausse des taux s’applique à tous les Etats de la région. Pour un BTA de 26 semaines, émis la semaine dernière par exemple, le Gabon a dû payer une rémunération de 6,3% pour être servi à hauteur de 93% du montant recherché.
Pour rappel, le durcissement des conditions d’emprunts sur le marché domestique de la dette publique est corrélé au resserrement de la politique monétaire par la banque centrale. En mars 2023, la BEAC a relevé pour la 4e fois depuis décembre 2021, ses taux directeurs.
Daouda Bakary KONE