(CROISSANCE AFRIQUE)-Le groupe de la Banque africaine de développement (BAD) explore un modèle monétaire innovant, basé sur les ressources minérales africaines, afin de réduire la volatilité économique et d’appuyer les objectifs de transition énergétique du continent.
Un rapport récent, réalisé en partenariat avec KPMG Afrique du Sud, souligne que les pays riches en ressources peuvent surmonter les défis tels que la dépendance excessive aux fluctuations des prix des matières premières en structure des échanges commerciaux plus stables. L’idée d’une monnaie adossée aux minéraux offre une opportunité de créer des mécanismes économiques plus résilients, capables de soutenir les investissements dans les infrastructures nécessaires au développement énergétique durable.
Cette initiative s’appuie sur les vastes réserves de minerais stratégiques telles que le lithium, le cobalt et d’autres métaux rares essentiels à la fabrication de technologies vertes, incluant les batteries pour véhicules électriques. En court terme, la BAD prévoit de lancer des projets pilotes dans plusieurs pays africains afin de tester l’intégration de cette nouvelle monnaie dans les échanges commerciaux régionaux. Grâce à ces projets, les gouvernements et les investisseurs privés peuvent explorer les avantages d’une telle monnaie, tout en favorisant l’innovation technologique dans le secteur énergétique.
Parallèlement, le rôle des pays africains dans la chaîne d’approvisionnement mondiale va probablement s’intensifier. En monétisant leurs ressources, ces nations pourront attirer davantage d’investissements étrangers, nécessaire pour financer la transition vers une économie verte. Les nouvelles infrastructures énergétiques soutenues par cette monnaie pourraient également contribuer à la création d’emplois locaux, améliorant ainsi la durabilité économique des communautés tout en promouvant des pratiques de développement durable.
Cependant, cette évolution ne sera pas sans défis. Les questions de gouvernance, les tensions politiques et les préoccupations liées à la gestion durable des ressources naturelles doivent être soigneusement examinées. La BAD s’engage à travailler en étroite collaboration avec les gouvernements et les parties prenantes afin de garantir que cette nouvelle approche soit mise en œuvre de manière transparente et équitable.
Notons que l’initiative de la BAD pourrait représenter un tournant crucial pour l’économie africaine. En intégrant les ressources minérales dans une nouvelle stratégie monétaire, le continent peut non seulement se positionner en leader dans la transition énergétique mondiale, mais aussi renforcer sa souveraineté économique. La réussite de ce projet dépendra de la coopération entre les nations africaines, des investissements dans l’infrastructure, et d’une gouvernance solide et responsable.
Abdoulaye KONE