(CROISSANCE AFRIQUE)- L’Afrique possède d’importants leviers internes qui, une fois pleinement activés, pourraient générer jusqu’à 1 430 milliards de dollars pour financer sa transformation structurelle, Selon un rapport de la Banque Africaine de développement. Un potentiel capital africain sous-exploité : jusqu’à 1 430 milliards USD mobilisables.
Le premier levier est le capital fiscal. Une numérisation renforcée des administrations fiscales, accompagnée d’un élargissement de l’assiette fiscale et d’un renforcement du contrat social entre l’État et les citoyens, stimulerait le civisme fiscal et augmenterait durablement les recettes publiques. Le deuxième levier est le capital naturel.
Le continent abrite près de 30% des réserves minérales mondiales et pourrait capter une part significative des 16 000 milliards de dollars de revenus attendus des minéraux verts d’ici 2030, sous réserve de valoriser ces ressources localement dans un cadre réglementaire équitable et transparent.
Par ailleurs, le capital humain constitue un atout essentiel. Avec un âge médian de 19 ans, l’Afrique est le continent le plus jeune. Si l’on parvenait à assurer le plein emploi des jeunes, cela pourrait générer jusqu’à 47 milliards de dollars supplémentaires de produit intérieur brut.
Le capital financier représente également une ressource significative. Les fonds de pension africains détiennent déjà plus de 1 100 milliards de dollars d’actifs sous gestion. De plus, les transferts de fonds de la diaspora pourraient atteindre 500 milliards de dollars d’ici 2035, à condition de réduire considérablement les coûts de transfert. Enfin, le capital commercial présente des perspectives encourageantes grâce à la mise en œuvre intégrale de la Zone de libre-échange continentale africaine.
Notons que ce développement pourrait engendrer 560 milliards de dollars d’exportations supplémentaires et jusqu’à 450 milliards de revenus additionnels d’ici 2035, en dynamisant les chaînes de valeur régionales et en renforçant la compétitivité des entreprises africaines.
« Lorsque l’Afrique saura allouer efficacement son propre capital, les capitaux mondiaux suivront’, insiste Urama. ‘Il est temps de transformer la richesse du potentiel africain en une richesse réelle, visible et partagée’, a-t-il ajouté.
Mariam KONE