(CROISSANCE AFRIQUE)- En Afrique, les données officielles d’un rapport publié le 8 novembre 2023, par AfricaNenda explique que les systèmes de paiement instantané (SPI) actifs en Afrique ont traité 32 milliards de transactions d’une valeur de 1180 milliards USD en 2022. Il faut signaler que Aficaneda, une organisation indépendante qui œuvre pour le développement des systèmes de paiement instantané sur le continent a fait ce travail en collaboration avec la Banque mondiale et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique.
Ainsi, ce rapport intitulé « The State of the inclusive Instant Payment Systems in Africa -SIIPS 2023 », estime que le volume des transactions traités par ces systèmes a enregistré un taux de croissance annuel moyen de 47% au cours des cinq dernières années. Par ailleurs, la valeur des transactions a, quant à elle, connu une croissance moyenne de 39% par an sur les 5 dernières années, grâce notamment à l’accélération de l’adoption des services financiers numériques favorisée par la pandémie du coronavirus.
Il s’agit d’un rapport axé notamment sur des enquêtes et des entretiens approfondis avec des leaders de l’industrie, des experts en services financiers numériques ainsi qu’avec des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) et des particuliers, révèle que le continent compte 32 systèmes de paiement instantané actifs en 2023 contre 29 en 2022.
Les 32 systèmes de paiement instantané répertoriés en Afrique sont répartis sur quatre catégories distinctes. II y a d’abord les SPI multi-domaines permettant notamment des interactions entre les comptes bancaires et les portefeuilles de mobile money. Selon le rapport, ces SPI sont désormais dominants (14 SPI au total). Viennent ensuite les SPI bancaires (10) et les SPI d’argent mobile (7). Il existe par ailleurs un seul système basé sur une monnaie numérique de Banque centrale (MNBC), en l’occurrence le eNaira au Nigeria.
Pour ce faire, ils sont utilisés pour les petits paiements fréquents, les SPI d’argent mobile accaparent 82% du volume des transactions, mais 29% seulement de la valeur des fonds qui transitent par les divers systèmes de paiement instantané. Toutefois, 75% des SPI prennent en charge les transactions de personne à personne (P2P) et de personne à entreprise (P2B), mais 31% seulement permettent des paiements interentreprises (B2B).
Les paiements instantanés de personne à gouvernement (P2G) et de gouvernement à personne (G2P) demeurent indisponibles dans la plupart des pays du continent. Sept SPI seulement intègrent actuellement les paiements G2P comme le versement des pensions de retraite ou de transferts sociaux.
Cependant, le document concerne de 29 systèmes nationaux et 3 systèmes régionaux, dont le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS). Toutefois, trois nouveaux SPI sont entrés en service au cours des douze derniers mois : EthSwitch (Ethiopie), Virement Instantané (Maroc) et PayShap (Afrique du Sud). Pour rappel, sept pays comptent plusieurs SPI, mais ces systèmes ne sont interopérables que dans un seul pays, en l’occurrence le Ghana.
Notons que 27 pays africains ne disposent pas jusqu’ici d’une fonctionnalité de paiement instantané, mais ce nombre devrait baisser significativement au cours des prochaines années. D’autant plus que 17 nouveaux SPI nationaux et trois SPI régionaux sont déjà en cours de développement.
Moussa KONE