Analyse : Moussa Sey Diallo S’interroge-Les maliens ont-ils déjà oublié les circonstances qui nous ont amené à aujourd’hui ?

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Au commencement au Mali, il y’avait le ‘’Môgôya’’ l’ensemble des aptitudes qui faisait l’homme malien, et qui permettait le vivre ensemble. Un concept qui faisait que les maliens, qui résidaient à l’extérieur envoyaient leurs enfants au bercail, pour qu’ils deviennent ‘’Môgô’’. C’était cela le grand Mali ‘’le Maliba’’ qui faisait la fierté de tous. Le malien était surtout porté sur le mérite, les valeurs humaines.

Effectivement les relations humaines étaient au centre de tout. La meilleure preuve de cela est que, l’on dit ‘’Dôni’’ pour parler de connaissance. Parce que l’humilité caractérisait le sachant. Car pour ce dernier quel que soit l’immensité de sa connaissance elle n’etait qu’une infime partie du savoir global. Aussi le fortuné du Mali d’antan, se mettait derrière sa fratrie, par humilité, pour la gestion de ses biens. Et celui qui avait été gratifié d’une progéniture abondante, ne disait jamais ‘’Mes enfants’’. Aujourd’hui le Mali périclite parce que les maliens se sont éloignés du ‘’Môgôya’’ qui réglait sa société, en tempérant l’individualisme, qui, de nos jours a prôné la course à la richesse, qui détruit tout, à commencer par l’homme.

Le malien retient peu des leçons de la vie. Il a tendance à regarder son intérêt intrinsèque, et généralement au détriment de la nation. Il pense à son bien-être, à son luxe personnel. Surtout le cœur, l’émotion domine dans ses prises de décision. En 2013 le choix d’IBK a été un choix de cœur de la masse. Pour beaucoup c’était lui qui avait la carrure, il a enflammé par des discours populistes, certains ont parlé de ses relations en dehors du Mali. Le paraitre a pris le dessus sur le consistant. Par contre Soumaïla Cissé parlait de programme, il ne se donnait pas en spectacle, il parlait de fond, de développement, il ne flattait pas les égos, ni des ‘’danbetiguiw », ni des ‘’kolossitiguiw’’ Il demandait au peuple de croire en ses capacités. La réponse a été que sa voix ne tonnait pas, qu’il donnait l’impression de ne pas être un homme tranchant, qu’il était du nord. On connait le reste de l’histoire. L’homme de poigne pleurait devant les foules, et l’homme de rigueur a laissé le pays entre les mains de ses bambins. Et le Mali n’a plus d’Etat, chaque jour il perd des territoires. L’administration a foutu le camp dans plusieurs localités, les écoles sont fermées. Des villages entiers ont été abandonnés, et dans certaines zones, des groupuscules disent le droit, en toisant vertement les procédures juridiques de la république. Le non besogneux a rendu tout un peuple besogneux, et mis en faillite tout un pays.

Devant tant de déboires, et d’indignité les maliens sont encore en train d’écouter les chants des sirènes. Pour les échéances électorales prochaines, ils lorgnent encore vers les plus nantis. Ils sont toujours attirés par ceux qui ne peuvent justifier leur ambition politique que par l’accumulation de fortunes douteuses. Ils regardent encore l’apparence des candidats, tel est beau, tel est gros, tel autre pas. La minceur d’Abdou Diouf, n’a jamais été un handicap ; ni le poids d’Helmut Kohl. Ces deux marqueront à jamais l’histoire de leur pays respectif.

Les maliens ont-ils déjà oublié les circonstances qui nous ont amené à aujourd’hui ?

Les bonimenteurs, et les enchanteurs ont grandement ouvert leur bourse. Aux maliens de ne pas perdre la mémoire et de ne pas se ruer sur du mirage. Le temps de la réflexion et de la mesure sont nécessaires. Et le pays se trouve carrément au bord du précipice, et cette fois l’erreur pourrait s’avérer bien fatale.

Moussa Sey Diallo, élu URD

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