(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Burkina Faso, le paysage énergétique est en train de connaître un tournant particulièrement décisif qui pourrait redéfinir le secteur dans le pays. Coris Investment Group (CIG), un conglomérat fondé par l’homme d’affaires réputé Idrissa Nassa, a récemment finalisé, ce 8 septembre, le rachat des activités de TotalEnergies Marketing Burkina.
Cet accord stratégique, qui a été scellé lors d’une cérémonie à Dakar, la capitale du Sénégal, s’est déroulé en présence de responsables des deux parties, soulignant l’importance de l’événement. L’opération marque non seulement une entrée significative pour le groupe dans le secteur pétrolier mais aussi une avancée majeure dans sa stratégie de diversification.
Jusqu’à présent, Coris Investment Group était principalement centré sur les secteurs de la banque et de l’assurance au Burkina Faso. Cette acquisition lui permet de franchir une étape déterminante en s’imposant dans un domaine stratégique : l’énergie. En prenant le contrôle des actifs de TotalEnergies, CIG se positionne désormais comme un acteur de premier plan dans l’aval pétrolier, un marché qui, par le passé, était largement dominé par de grandes multinationales puissantes.
Idrissa Nassa, président-directeur général du groupe, a souligné l’ampleur de cette opération avec ses mots inspirants : « Ce rachat est plus qu’une transaction financière, c’est une affirmation de notre volonté de bâtir une souveraineté industrielle et économique en renforçant la présence de CIG dans des secteurs jusque-là inexplorés »
Le groupe burkinabè s’est engagé non seulement à maintenir l’ensemble des emplois existants, mais également à consolider l’ancrage local de la distribution pétrolière, une démarche cruciale dans le paysage économique actuel. Cette promesse, ambitieuse, sert à rassurer les salariés inquiets pour leur avenir professionnel ainsi que les partenaires économiques qui ont besoin d’une certaine stabilité pour continuer leurs collaborations. En renforçant la confiance dans un contexte complexe, marqué par des incertitudes sécuritaires et économiques au Sahel, le groupe souhaite jouer un rôle stabilisateur et de leader.
Cette cession s’inscrit dans la stratégie globale de TotalEnergies, géant de l’énergie, qui réorganise minutieusement son portefeuille d’actifs en Afrique. L’entreprise opère un retrait progressif de certains marchés jugés moins prioritaires, un mouvement stratégique qui est observé à travers le continent. Le Burkina Faso devient ainsi un nouvel ajout à la liste des pays où le géant français réduit sa présence, ouvrant la voie à des acteurs régionaux émergents.
Pour les autorités burkinabè, représentées à Dakar par l’ambassadeur Saïdou Maïga, l’opération est perçue comme une opportunité, illustrant la montée en puissance d’un capitalisme endogène dynamique et capable de prendre le relais des multinationales dans des secteurs vitaux pour l’économie locale et la souveraineté du pays.
Au-delà des frontières nationales, Coris Investment Group affiche une ambition panafricaine et vise à s’imposer comme un leader incontournable sur le continent. Avec cette acquisition stratégique, le conglomérat ne se contente pas de renforcer sa position actuelle, mais ambitionne également de devenir un acteur clé du secteur énergétique à l’échelle régionale, en misant résolument sur l’intégration des marchés et l’investissement durable, qui représente une pierre angulaire de sa stratégie à long terme.
Dans un pays où la question énergétique demeure un enjeu essentiel pour stimuler la compétitivité économique et favoriser une industrialisation progressive, cette acquisition revêt une forte portée symbolique en plus de ses implications concrètes. Elle consacre l’émergence et la montée en puissance d’un groupe burkinabè, bien déterminé à rivaliser avec les géants mondiaux, tout en réaffirmant avec force et conviction l’importance de développer des solutions africaines aux défis africains persistants et complexes.
Notons que cette démarche souligne également la vision de Coris Investment Group de promouvoir le développement durable et l’innovation dans un secteur crucial pour l’avenir du continent africain.
Mariam KONE