(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, une manifestation a eu lieu devant l’Ambassade d’Algérie, quelques jours après que les autorités algériennes ont détruit un drone malien à la frontière entre les deux pays. Cet incident a été suivi d’échanges de déclarations, exacerbant les tensions à Bamako.
Ce mardi après-midi, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant la représentation diplomatique algérienne, située à Daoudabougou dans le district de Bamako. Armés de pancartes, les manifestants ont envahi les abords de l’ambassade, agitant des drapeaux maliens en signe de solidarité nationale.
Les slogans qui résonnaient dans l’air étaient chargés d’émotion, reflétant un sentiment profond de trahison et de colère face à ce qu’ils percevaient comme une provocation injustifiée. Dans une interview accordée à un journaliste du Soft, l’un des organisateurs de la manifestation, un jeune leader communautaire, a précisé les motivations de cette action. Il a exprimé le mécontentement des participants face à l’attitude d’Algérie, qu’il accuse de « duplicité envers les groupes armés rebelles et terroristes » en abattant un aéronef d’un pays ami et frère.
Selon lui, cette agression n’est pas seulement un acte militaire, mais aussi un coup porté à la confiance entre les nations, une fracture qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur la coopération régionale contre le terrorisme. Au-delà des mots, les manifestants ont évoqué une histoire partagée, où le Mali et l’Algérie avaient autrefois combattu côte à côte contre des menaces communes, y compris celles posées par le terrorisme dans la région du Sahel.
Les souvenirs de cette coopération, de ces sacrifices partagés, ont nourri un sentiment d’injustice ressentie ce jour-là. Les jeunes leaders, fervents défenseurs de la souveraineté nationale, ont appelé à l’unité afin de galvaniser le peuple malien à se lever contre ce qu’ils considèrent comme une agression inacceptable. Ils ont également exprimé leur volonté de ne pas laisser cette situation se transformer en un conflit ouvert, mais plutôt de rechercher des solutions diplomatiques tout en affirmant leur droit à défendre la nation.
Notons que les murs de l’ambassade, ce jour-là, n’étaient pas seulement le cadre d’une manifestation ; ils devenaient le symbole de la dévotion et de la dignité du peuple malien face à l’adversité. Cette manifestation pourrait être le début d’une série d’actions visant à revendiquer le respect de la souveraineté nationale et la protection des intérêts du Mali sur la scène internationale.
Moussa KONE