Par Croissanceafrique
Les autorités du Nigeria s’opposent au Fonds monétaire international (FMI) dont les experts suggèrent de dévaluer le naira, la monnaie de la première économie d’Afrique en termes de population et de produit intérieur brut.
« La part importante des ajustements à effectuer sur le plan macroéconomique n’a pas besoin que soit touchée la parité monétaire. Les pressions actuelles ne sont pas liées au taux de change en soi, mais reflètent plutôt les évolutions de la conjoncture mondiale », ont-elles fait savoir, les autorité Nigeriannes.
Toutefois, elles défendent le fait que les taux de change maintenus à un niveau stable par la Banque centrale du pays ont largement contribué à la stabilité des prix, qu’elles considèrent comme l’un des objectifs les plus durables de leur politique macroéconomique. selon elles, « Permettre une dépréciation supplémentaire de la monnaie ajouterait à la hausse de l’inflation déjà existante », ont-elles souligné
Pourtant, insistent les experts du FMI, le Nigeria ne peut véritablement réussir sa relance économique post-covid-19 s’il ne dévalue pas sa monnaie jugée sous-évaluée d’au moins 18,6%. Ils prennent pour base d’analyse le fait que les actions de la Banque centrale en termes d’assouplissement des règles bancaires et les dépenses engagées par le gouvernement n’ont pas suffi à relancer la machine économique de manière efficace.
« Un taux de change correctement évalué favoriserait l’industrialisation nationale plus efficacement qu’un système de rationnement des devises où les gagnants sont choisis et protégés, et les prix relatifs ne bougent pas. Une politique de taux de change claire aiderait également à attirer des entrées de capitaux plus importantes, y compris les investissements directs étrangers qui ont considérablement diminué, ces dernières années », ont-ils fait savoir.
Par ailleurs, le FMI reconnaît pourtant qu’une dévaluation du naira de l’ordre de 10% rajouterait près de 2,5% sur le taux d’inflation. Mais il précise que cela ne serait qu’un effet de court terme.
« Mais le Nigeria ne peut se le permettre. Les autorités ont raison sur le point selon lequel leur pays n’est pas directement une grosse cible des investisseurs du marché international des capitaux. Ils y interviennent via des portefeuilles dédiés aux marchés émergents ou frontières. Aussi, l’inflation à la fin décembre 2020 avait atteint son plus haut niveau des trois dernières années, avec un pic à 18,5% pour les prix des aliments », rapporte l’Agenceecofin .
Zangouna Koné