(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Cameroun, le gouvernement à travers le ministre des Finances a annoncé que le consortium de conseils qui accompagne l’État dans son opération de cession partielle de ses 98% de parts détenues dans la Commercial Bank-Cameroun est chapeauté par Rothschild & Co. Cette information a été publiée le 6 mars 2024.
« Le document ne dévoile pas les autres membres du consortium, mais précise que, en plus d’être chef de file, la holding financière franco-britannique est également conseil financier de l’État dans cette opération. Un rôle que le groupe a notamment joué en 2021 lors du refinancement de l’eurobond de l’État du Cameroun émis en novembre 2015é, rapporte l’Agence ecofin.
Ainsi, le calendrier publié par le Minfi estime que le nom du futur actionnaire majoritaire de la banque camerounaise créée en 1997 devrait être connu au plus tard à la fin du premier semestre 2024. Les offres fermes des repreneurs potentiels sont attendues dans les prochaines semaines par le ministère des Finances…
« Ce processus de sélection d’un repreneur stratégique devrait aboutir à la signature d’un accord de rachat d’ici la fin du premier semestre 2024, suivie de l’introduction en bourse qui doit être conclue avant fin décembre 2024 », a déclaré Louis Paul Motaze.
Question: Ce calendrier sera-t-il respecté ? s’interroge nos confrère de l’Agence de presse ecofin. Une chose est sure, rien n’est moins sûr. Pour l’instant, « aucune documentation officielle, en dehors du communiqué du ministre, n’est encore disponible », selon le repreneur stratégique sous couvert d’anonymat.
« Nous avons décidé de confier la banque à un partenaire stratégique qui sera recruté après une procédure de manifestation d’intérêts », et « d’ouvrir une partie du capital aux investisseurs privés nationaux à travers la mise d’une partie des actions sur le marché régional (Bvmac) » et de « conserver une participation résiduelle dans le capital », at-il déclaré Léandre Djummo, le directeur général de la CBC.
Selon le journal EcoMatin, l’État aurait décidé de conserver 17% des parts et de céder 51% au partenaire stratégique et 30% aux nationaux. Les 2% restants sont détenus par la compagnie d’assurance Allianz. Toutefois, Louis Paul Motaze ne précise pas la répartition des parts.
Notons que le désengagement partiel de l’État dans le capital de la CBC s’inscrit dans le cadre de la finalisation de la restructuration de la banque débutée en 2009. Mais, il fallu passer par la recapitalisation de cette structure financière à hauteur de 12 milliards de FCFA en 2013. Ils etaient dans l’optique de sauver lacet établissement de la faillite.
Il faut signaler que cette recapitalisation était axée sur la prise du contrôle de 98% du capital de la banque autrefois dirigée par l’homme d’affaires Yves Michel Fotso. « Grâce au succès de cette restructuration, la CBC est aujourd’hui dans le top 10 des meilleures banques du pays », selon l‘Agence ecofin.
Pour rappel, en 2022, elle a affiché un total bilan de 578,5 milliards de FCFA. Son résultat net en augmentation a atteint 3,4 milliards de FCFA en 2021. Il faut retenir que cette opération vise le désengagement de l’État de cette banque créée en 1997.
Daouda Bakary KONE