Par croissanceafrique
Le père de la démocratie malienne a tiré sa révérence sur le sol de Mustapha Kemal Atatürk, ce 10 novembre 2020, six jours après son soixante douzième anniversaire. Le Président Amadou Toumani Touré représente un véritable symbole au Mali, il est un repère, une référence. Il a été auteur de coup d’état, il en a été victime. Il a été président de la transition, a organisé des élections, s’est retiré avec grâce, puis est revenu aux affaires en chef d’État plébiscité. Il connaissait ce peuple, et, il a profondément aimé cette nation.
Le Président Amadou Toumani Touré a aussi subi. Il a connu l’éloignement, l’exclusion, et le sentiment d’abandon. Des collaborateurs, des partenaires, des personnes qu’il avait couvé, promu, sont parvenus à trouver des moyens et des arguments pour le charger et le confondre à cause des calculs d’opportunistes, après la chute de son régime. Mais le peuple dans sa grande majorité, est resté avec lui. Il ne l’a jamais lâché. Lorsque l’on a prétendu vouloir le juger, les maliens ont été là, derrière lui. Et pendant son temps d’exil, ils lui ont apporté leurs soutiens. En grand nombre, ils sont partis jusqu’à Dakar, ville où il séjournait, quand il en avait besoin moralement, prendre des photos de témoignage avec lui, et ils les ont exhibées pour afficher leur bonheur, leur fierté, et même leur engagement. Le peuple l’a accueilli avec ferveur et enthousiasme, comme jamais, lors de son retour officiel au bercail.
L’homme du consensus ne s’est jamais plaint. Il a été calomnié, il a laissé le temps juger. Il a été chassé, il l’a accepté. Il n’a jamais eu sa résidence officielle, et il ne l’a jamais réclamée. Il a eu tardivement ses avantages d’ancien président, il s’en était accommodé. Il était ainsi le fils du Soudou Baba.
Il a donné son dernier soupir hors de sa patrie bien aimée, le corps de ce grand patriote devait rejoindre les 24 heures qui ont suivi, les terres de ses ancêtres, si réellement les autorités actuelles savaient apprécier les signes.
Aussi, le déclenchement du deuil national de l’homme qui a posé les jalons de l’alternance au pouvoir au Mali devait être automatique, naturel.
Surtout une émotion nationale à travers la communion qui devait être provoquée au nom du fils bâtisseur de la nation malienne, ainsi l’union des cœurs allait rapprocher encore plus ce peuple si divisé.

La disparition du Président citoyen aurait pu servir à ramener le Mali, si nos dirigeants actuels avaient su donner l’ampleur nécessaire à l’évènement. Le monde allait nous voir unis, rassemblés, en harmonie, et complètement dans la reconnaissance. Et cela, pouvait déclencher en notre faveur une sympathie internationale, et élever en même temps aux yeux du monde ce grand fils du Mali.
Pourtant, le tir peut encore être rattrapé. Les maliens sur les réseaux sociaux, et sur les autres médias ne cessent de partager leur affliction à l’égard du patriote valeureux. Ces manifestations doivent faire comprendre aux autorités actuelles que le soldat de la démocratie mérite des funérailles grandioses, et de reconnaissance, certainement que le stade du 26 septembre pourrait servir de réceptacle à cela, à partir d’où il sera accompagné à sa dernière demeure, modestement, tranquillement, comme il s’est toujours montré.
Pour illustration le peuple du Ghana, va commencer dès aujourd’hui à honorer, avec la plus belle des manières, le père de leur démocratie et de leur stabilité institutionnelle exemplaire. C’est cela reconnaitre le mérite d’un fils valeureux.
Dormez en paix soldats bâtisseurs de paix, vous n’avez pas vécu pour rien. Et vous resterez des phares allumées à jamais pour cette AFRIQUE.
Moussa Sey Diallo, élu communal