(CROISSANCE AFRIQUE)- En Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara a annoncé le mardi 31 décembre 2024 le retrait des troupes françaises, après le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad et le Sénégal.
Ainsi, ce processus s’inscrit dans un contexte complexe de réévaluation des relations post-coloniales, marqué par une montée du nationalisme et une soif de l’autonomisation parmi de nombreux pays de la région.
Cette décision ne se limite pas à un simple retrait militaire ; elle symbolise un changement de paradigme dans la façon dont les nations africaines envisagent leur souveraineté. En effet, alors que les forces françaises étaient initialement déployées pour contrer la menace grandissante des groupes djihadistes, la perception des interventions extérieures a évolué.
Aussi, les critiques à l’égard des anciennes puissances coloniales, souvent perçues comme des acteurs de domination, s’intensifient, entraînant une prise de conscience collective parmi les populations locales.
Par ailleurs, les déclarations officielles de la Côte d’Ivoire résonnent fortement avec un sentiment largement partagé dans la région : celui d’une volonté affirmée de gérer les affaires internes sans ingérence extérieure. Cela souligne une aspiration à l’auto-determinisme et à une gouvernance plus en phase avec les réalités locales.
Cette transition interroge aussi l’avenir de la coopération sécuritaire internationale, notamment face à l’émergence de nouvelles dynamiques régionales où des alliances pourraient être formées pour traiter les problématiques de sécurité, non pas à travers une militarisation, mais via le dialogue et la diplomatie.
Cependant, cette nouvelle ère pose des défis significatifs que les pays africains devront surmonter pour assurer leur propre défense et stabilité. La construction de capacités militaires nationales robustes, la promotion d’une intelligence sécuritaire efficace et le développement de stratégies d’intervention adaptées représentent des priorités cruciales.
En fin de compte, l’arrêt de la présence militaire française pourrait être le catalyseur d’un renouveau en Afrique de l’Ouest, où le développement socio-économique et la paix seraient avant tout façonnés par les Africains eux-mêmes.
Pour rappel, ces évolutions nous amènent également à réfléchir sur les fondamentaux d’une véritable coopération entre nations, fondée sur le respect mutuel et l’égalité, plutôt que sur des instances d’ingérence ou de dépendance.
Mariam KONE