Croissance africaine : ce que la parité hommes-femmes pourrait changer

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Une des clés afin de libérer les opportunités économiques pour les femmes est de leur garantir un accès au financement. Plusieurs initiatives sont lancées

Par Viviane ForsonP

Discussions et echanges lors du Sommet mondial sur le genre qui se tient a Kigali jusqu'au 27 novembre.
Discussions et échanges lors du Sommet mondial sur le genre qui se tient à Kigali jusqu’au 27 novembre. © Banque africaine de développement

Commençons par un chiffre édifiant : bien que les femmes représentent plus de 50 % de la population du continent, elles ne généraient que 33 % de son PIB en 2018. C’est ce constat qui a conduit le Rwanda, l’un des pays pilotes en matière d’égalité hommes-femmes et la Banque africaine de développement a organisé chaque année depuis quatre ans, à Kigali, le Sommet mondial sur le genre. Alors que l’Afrique est actuellement l’une des économies les plus dynamiques du monde, la persistance des inégalités de genre limite encore trop son potentiel. On ne dit pas que la dynamique n’est pas là, il y a bien sûr de plus en plus d’histoires de réussite de femmes au sommet, les rencontres se multiplient aussi autour des réseaux d’entraide féminins. Sans compter que les progrès en matière de parité hommes-femmes varient évidemment selon les régions et les pays. Seulement, des millions de femmes africaines sont encore trop exclues des circuits économiques.

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Mesurer les progrès

Au rythme actuel des progrès, il faudrait plus de 140 ans à l’Afrique pour atteindre la parité des sexes, révèle le dernier rapport du cabinet McKinsey Global Institute. © McKinsey

Dans ce sens, la dernière étude du cabinet McKinsey & Company intitulée « Le pouvoir de la parité – Faire progresser l’égalité des femmes en Afrique » est riche d’enseignements. Elle révèle que le continent pourrait ajouter 316 milliards de dollars à son PIB, soit une augmentation de 10 % d’ici à 2025 si chaque État parvenait à égaler les progrès réalisés par les meilleurs pays de la région. Malheureusement, indique l’étude, au rythme actuel, il faudrait peut-être plus de 140 ans à l’Afrique pour parvenir à la parité hommes-femmes ! Et cela, malgré le fait que le taux d’activité des femmes africaines est supérieur à la moyenne mondiale. En effet, la plupart d’entre elles occupent des emplois peu rémunérés dans le secteur informel et n’ont ni les compétences ni les possibilités de progresser. Au-delà de ce sombre tableau, les bonnes nouvelles ne sont cependant pas bien loin. Pour les faire ressortir, McKinsey a fait appel à une mesure de progrès en matière d’égalité, le score de parité entre les sexes ou GPS de MGI. Le GPS de l’Afrique pour 2019 est le même que quatre ans auparavant. En Afrique, les seuls indicateurs sur lesquels des progrès ont été accomplis sont la protection juridique et la représentation politique. Tous les autres indicateurs sont restés identiques, voire en régression, dans certains pays. L’Afrique du Sud a le GPS le plus élevé à 0,76, ce qui indique une inégalité moyenne entre les sexes. La Mauritanie, le Mali et le Niger ont les scores les plus bas, respectivement 0,46, 0,46 et 0,45 (inégalité extrêmement élevée). « Par exemple, le Rwanda et l’Afrique du Sud ont augmenté la représentation des femmes dans les postes de cadres moyens de 27 % et 15 %, respectivement. L’Algérie a réduit les taux de mortalité maternelle d’environ 9 %. L’Égypte a triplé son score et la Guinée et le Liberia ont doublé leurs scores en matière de protection juridique des femmes » pour citer le rapport McKinsey.

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Les femmes prennent le pouvoir dans les conseils d’administration

En ce qui concerne les progrès en matière de renforcement de la présence des femmes dans les postes de cadres moyens, l’étude de McKinsey Afrique nous apprend ainsi que, « sur l’ensemble du continent, les femmes occupent actuellement 25 % des postes au conseil d’administration, ce qui est nettement supérieur à la moyenne mondiale de 17 % ». Concrètement, un membre du conseil d’administration sur quatre est une femme. Néanmoins, les progrès ont été réalisés principalement dans une poignée de pays africains et les femmes occupent de manière disproportionnée des rôles de direction dans les départements des ressources humaines et juridiques, emplois considérés comme moins susceptibles de conduire au poste de directeur général. « Les pays d’Afrique australe obtiennent des résultats relativement bons en matière d’éducation des femmes et ont également une faible incidence de mariages d’enfants », explique les analystes de McKinsey. A contrario, « ce n’est pas le cas en Afrique de l’Ouest et centrale ». « Très peu d’économies – à savoir le Botswana, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda et l’Afrique du Sud – ont progressé », insistent les auteurs pour qui « si l’Afrique veut obtenir le dividende économique qui découlera de l’autonomisation de ses femmes, elle doit intensifier ses activités ».

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Comment conquérir le pouvoir économique et financier

Le message semble avoir été entendu à Kigali où les organisateurs ont réuni depuis le 25 novembre des délégations du monde entier pour se pencher sur des sujets comme l’autonomisation des femmes, les investissements, les cadres juridiques et l’accès aux opportunités. Alors que l’Afrique compte la plus forte proportion de femmes qui créent ou dirigent une entreprise, beaucoup rencontrent des obstacles pour obtenir des crédits auprès de banques. suivez la suite a travers ce liens ci-dessous:

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croissanceafrikhttp://croissanceafrique.com
Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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