(CROISSANCE AFRIQUE)-Au cours du premier semestre de l’année 2025, le gouvernement ivoirien a alloué une somme colossale de 861 milliards de FCFA, ce qui équivaut à environ 1,5 milliard de dollars américains, au service de sa dette nationale.
Cette information a été rendue publique par la Direction générale du Budget et des Finances, et elle a été discutée de manière approfondie lors d’une communication en Conseil des ministres, qui portait sur l’évaluation de la situation d’exécution budgétaire au terme du mois de juin 2025.
Ce montant considérable représente 10,4% de l’intégralité des ressources publiques mobilisées durant la période mentionnée, et il équivaut à environ 24,4% de l’ensemble des recettes fiscales collectées entre les mois de janvier et de juin.
Bien qu’il y ait eu une augmentation notable de 52,4 milliards de FCFA par rapport à la même période de l’année précédente, soit le premier semestre de 2024, les dépenses sont tout de même inférieures de 18,4 milliards de FCFA par rapport aux prévisions budgétaires initialement établies.
La dette extérieure concentre l’essentiel de ces charges, totalisant une somme considérable de 536,7 milliards de francs CFA, ce qui représente précisément 62,3% du service total de la dette. Ce montant gigantesque équivaut à 15,2% des recettes fiscales, ce qui est une part non négligeable, et à 6,5% des ressources publiques sur la période considérée. En parallèle, la dette intérieure, bien qu’inférieure en comparaison, s’avère significative puisqu’elle a nécessité la mobilisation de 324,3 milliards de francs CFA.
Il est important de rappeler que le Fonds monétaire international (FMI) a prévu que la dette publique de la Côte d’Ivoire atteigne 58,1% du produit intérieur brut (PIB) d’ici l’année 2025. Ce niveau de dette, bien qu’élevé, permettra au pays de demeurer dans la catégorie de risque dite « modéré ».
Même en tenant compte d’une année électorale, souvent synonyme de l’accroissement prévisible des dépenses publiques et d’un recours accru à l’emprunt pour combler les besoins budgétaires, l’institution financière de Bretton Woods prescrit néanmoins une réduction du déficit budgétaire à 3% du PIB.
Notons que ce niveau est conforme à la limite supérieure imposée par les critères de convergence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), ce qui représente un défi de taille pour les autorités ivoiriennes dans leur gestion économique.
Yaya KONE