En pleine tempête au Mali, Barrick Mining nomme Mark Hill en qualité de nouveau Président Directeur Général à la place de Mark Bristow 

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(CROISSANCE AFRIQUE)-En pleine tempête au Mali, où les tensions politiques et économiques exercent une pression considérable sur les entreprises opérant dans la région, le groupe minier canadien Barrick Mining a pris la décision stratégique de nommer lundi 29 septembre  2025, Mark Hill, un dirigeant chevronné avec une solide expérience dans le secteur des ressources naturelles, pour occuper le double poste de président et de directeur général par intérim. 

Aussi, cela fait suite à la démission soudaine de Mark Bristow, qui, après avoir brillamment dirigé le groupe minier canadien pendant près de sept ans, marquant son empreinte depuis la fusion majeure avec Randgold Resources, a choisi de se retirer de ses fonctions. Ce lundi agité a également vu un développement significatif chez le concurrent Newmont, où l’on a appris que Tom Palmer, PDG en poste, cédera sa place en janvier à Natascha Viljoen.

 Cette dirigeante talentueuse et expérimentée, déjà issue de l’entreprise, entrera dans l’histoire en devenant la première femme à diriger la plus grande société d’extraction d’or au monde. Selon les deux géants miniers, bien que ces changements à la direction soient majeurs et impactants, leur simultanéité est purement fortuite et n’est pas le fruit d’une coordination pré-établie.

Ainsi, le secteur minier mondial traverse actuellement une période de transition marquée et significative, se retrouvant sous la pression intense des investisseurs qui exigent non seulement une croissance stable, mais aussi des rendements accrus.

 C’est cette pression qui a provoqué de nombreux changements de direction à travers les grandes entreprises de l’industrie. Par exemple, Rio Tinto, une des principales entreprises du secteur, a nommé un nouveau PDG plus tôt cette année, illustrant ainsi les bouleversements en cours. De même, le leader mondial BHP prépare activement la succession de son dirigeant actuel, une étape cruciale dans la continuité des affaires.

Dans une note d’information récente, les analystes de Citi ont évalué que, bien que le départ de Palmer de chez Newmont ait été « largement anticipé » et qu’il ne devrait pas entraîner de réaction majeure sur le titre boursier de l’entreprise, l’annonce concernant Bristow était quant à elle « plus surprenante ». 

Mark Bristow, qui est devenu PDG de Barrick en 2019 à la suite de l’acquisition de Randgold, a eu un rôle essentiel en supervisant non seulement l’intégration des deux groupes, mais également en pilotant une vaste restructuration du portefeuille d’actifs et en orchestrant une réduction significative de l’endettement de l’entreprise. Ces actions mises en place par Bristow ont été fondamentales pour renforcer la position financière et stratégique de Barrick dans l’industrie minière globale.

Il avait clairement déclaré au mois de mai qu’il souhaitait véritablement rester en poste jusqu’en 2028, ce qui lui aurait permis d’avoir l’opportunité précieuse de superviser attentivement le développement du projet ambitieux de cuivre et d’or Reko Diq au Pakistan. Cette nouvelle, qui semble avoir pris tout le monde par surprise, « survient donc de manière tout à fait soudaine », a souligné avec insistance Josh Wolfson, qui est analyste chez RBC Capital Markets, notant que cela pourrait à court terme éclipser la prochaine communication cruciale de Barrick concernant sa découverte prometteuse à Fourmile dans le Nevada, une découverte que la société présente avec enthousiasme comme un potentiel futur actif aurifère majeur à l’échelle mondiale, susceptible de transformer le marché de l’or.

Wolfson a rappelé dans une note que « la succession à la tête de Barrick est une question récurrente pour les investisseurs depuis un certain temps maintenant, et cette incertitude persistante les préoccupe de manière significative ». Suite à l’annonce d’aujourd’hui, que beaucoup n’avaient pas anticipée, nous estimons que la vision stratégique de Barrick est devenue considérablement plus incertaine, laissant place à de nombreuses interrogations parmi les observateurs et les investisseurs. 

Mark Hill, qui demeure dans ses fonctions de directeur des opérations du groupe, a déjà pris les rênes de l’entreprise immédiatement pour assurer une transition en douceur, tandis que le conseil d’administration a pris des mesures pour lancer une recherche internationale complète dans le but de trouver un PDG permanent, avec l’objectif d’apporter une stabilité et de nouveau une clarté stratégique à l’avenir de Barrick.

Depuis un certain temps déjà, le conseil d’administration de l’entreprise, conscient des défis actuels, mène des réflexions approfondies concernant la succession de la direction. Cette initiative est principalement motivée, selon une source demeurée anonyme, par les performances jugées insuffisantes du groupe par rapport à ses principaux concurrents au cours des cinq années passées. Depuis le tournant de 2020, l’action de la société Barrick, connue pour ses 13 actifs miniers répartis à travers les continents de l’Afrique, de l’Asie, de l’Amérique latine et de l’Amérique du Nord, a enregistré une augmentation de 37 %. En revanche, son rival canadien Agnico Eagle a connu une impressionnante progression de 110 %. Pendant ce temps, les cours de l’or continuent leur ascension, atteignant aujourd’hui des niveaux historiques.

À 14h45 GMT lundi, l’action Barrick, qui est cotée sur les marchés boursiers américains, affichait une légère hausse de 0,8 %. Les discussions concernant la succession incluent l’examen minutieux de candidats potentiels, qu’ils proviennent de l’intérieur du groupe ou de l’extérieur. Pour l’heure, il n’est pas encore déterminé si Mark Hill, une figure bien connue au sein de l’entreprise, postulera pour occuper ce poste de manière définitive. Le style de leadership de l’actuel chef, Bristow, est souvent décrit comme imprévisible, et il s’est concentré sur l’intégration stratégique d’actifs situés dans des zones allant de l’Afrique à l’Amérique, souvent confrontées à des conditions politiques et économiques instables. Sa carrière est marquée par des tactiques de négociation parfois vigoureuses, qui ont produit tantôt des succès éclatants, tantôt des revers inattendus.

Son principal défi cette année a surgi dans un contexte particulièrement tendu et incertain lorsque la précieuse et stratégique mine de Barrick au Mali, considérée comme l’un de ses plus importants et lucratifs actifs africains, a été brutalement saisie par la junte militaire qui exerce actuellement le pouvoir dans le pays. Cette prise de contrôle est survenue au milieu d’allégations sérieuses concernant un prétendu non-paiement de taxes, un problème qui a placé Barrick dans une position financière compliquée, l’obligeant à passer une charge considérable d’un montant stupéfiant de 1 milliard de dollars dans ses états financiers, un impact majeur à la suite de cet épineux litige en cours.

Chez Newmont, un tournant historique se prépare avec le départ annoncé de Tom Palmer de ses fonctions le 31 décembre, un changement qui marque la fin d’une ère. À partir du 1er janvier prochain, c’est Natascha Viljoen, occupant actuellement le poste de présidente et directrice des opérations, qui prendra les rênes de ce géant de l’industrie. Elle deviendra ainsi la première femme à diriger le groupe, une avancée significative vers la diversification des genres au sein du secteur. Ce lundi, l’action Newmont a atteint initialement un sommet sans précédent avec une ouverture à 87,93 dollars, bien que cette dynamique positive ait été brièvement rattrapée par un recul de 1 %, stabilisant le cours à 84,04 dollars. L’arrivée de Viljoen à un poste aussi éminent est un événement marquant qui la placera aux côtés de Kathleen Quirk de Freeport-McMoRan, faisant d’elles les deux figures féminines les plus influentes et illustres de l’industrie minière mondiale, un domaine qui a longtemps été le bastion des hommes.

Depuis sa nomination en 2019, Tom Palmer a réussi à orchestrer plusieurs opérations majeures et stratégiques qui ont marqué le secteur minier mondial. Parmi ces réalisations significatives figurent l’acquisition de Goldcorp, une entité essentielle dans le domaine de l’extraction d’or, qui a permis d’étendre considérablement l’empreinte de l’entreprise. En outre, il a supervisé la création de la coentreprise Nevada Gold Mines, un partenariat crucial établi pour optimiser les ressources et les opérations dans l’une des régions minières les plus prolifiques des États-Unis. 

Notons que le rachat impressionnant de la société minière australienne Newcrest pour un montant colossal de 17 milliards de dollars témoigne de son habileté à négocier des transactions d’envergure, consolidant ainsi la position de sa compagnie sur le marché international.

Daouda Bakary KONÉ 

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Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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