(CROISSANCE AFRIQUE)- En Ouganda, le gouvernement à travers Rose Mutombo Kiese, ministre congolaise de la Justice a annoncé le jeudi 9 septembre 2022 qu’il a commencé le paiement de 325 millions USD des dommages-intérêts dus à la RDC, dans le cadre de sa participation à la guerre du Congo.
Selon la responsable, ce sont environ 65 millions USD qui ont été transférés à Kinshasa au titre d’un premier versement. « Ces fonds sont logés dans un compte transitoire du ministère de la Justice dans une banque locale », a-t-elle précisé, selon un communiqué lu par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, qui ajoute que ce compte « ne pourra être actionné qu’après l’opérationnalisation effective du fonds spécial de réparations des activités illicites de l’Ouganda en RDC pour indemniser les victimes et ou leurs ayant droits ».
« L’opération fait suite à la condamnation prononcée en février dernier par la Cour internationale de justice (CIJ) contre l’Ouganda dans le cadre des torts commis durant la guerre du Congo », rapporte l’Agence ecofin. Par ailleurs, l’institution avait alors astreint Kampala à payer 325 millions USD sous forme de cinq versements annuels de 65 millions USD. En cas de retard, « des intérêts moratoires au taux annuel de 6% courront sur toute somme due et non acquittée, à compter du jour suivant celui où celle-ci aurait dû être réglée ».
En Outre, la deuxième guerre du Congo s’était déroulée de 1998 à 2003, après l’arrivée au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila. Bien que le nombre exact des victimes continue de faire l’objet de controverses, on estime que ce conflit qui a impliqué au moins neuf pays de la région a fait plusieurs centaines de milliers de décès au moins. D’après la CIJ, l’Ouganda serait directement impliqué dans la mort d’au moins 15 000 personnes durant cette crise, bien que la RDC estime qu’il y en aurait eu beaucoup plus.
Notons qu’au total, Kinshasa réclamait environ 11 milliards USD à l’Ouganda pour les préjudices subis il y a deux décennies. « Mais bien qu’ayant reconnu l’atrocité des crimes commis par les forces ougandaises durant le conflit, la CIJ a estimé que la partie congolaise n’a pas produit assez de preuves pour obtenir le montant demandé », précise-t-elle, l’Agence ecofin.
Korotoumou Sylla