Par Croissanceafrique
Face à la recrudescence de l’esclavage en milieu soninké précisément dans la région de Kayes au Mali, le Mouvement pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme (MSDH) a organisé le lundi 18 mai une conférence de presse à l’hôtel Almunia2 sis à Faladié suite à une enquête menée en milieu soninké. L’objectif de cette conférence de presse était de faire l’état des lieux de ce phénomène et faire des recommandations. Ladite conférence était animée par Boubacar N’Djim, président du MSDH accompagné de Boubacar Païtao et Yacouba Mariko, tous membres.
Après avoir fait un bref historique de l’esclavage dans le monde, le président du Mouvement pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme (MSDH), Boubacar N’Djim a fait savoir aux hommes de médias que ce phénomène est une réalité dans certaines régions du monde dont celle de Kayes, en république du Mali. A titre d’illustration, pendant l’hivernage les captifs travaillent le samedi pour leurs soi-disant maîtres, à défaut, ils versent 1000 FCFA comme sanction. Ou encore, des chefs de famille ligotés, battus, humiliés devant leurs épouses et enfants pour seulement avoir refusé les ordres de ceux qui se font appeler « maîtres » Face à ce phénomène, le Mouvement pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme (MSDH) est consterné, désemparé et
surpris de voir dans un pays comme le Mali signataire des traités internationaux et sous régionaux sur les droits fondamentaux de l’homme qui considèrent l’esclavage comme un crime contre l’humanité, a précisé le président du mouvement, Boubacar N’Djim.
Selon le président N’Djim, partout où le MSDH est passé, les populations victimes fustigent le manque d’équité, d’impartialité, d’intégrité de l’appareil judiciaire dans la région de Kayes et soutiennent que ces pratiques sont entretenues et soutenues par le gouvernement.
Durant le début des conflits, le MSDH constate que les autorités locales peinent à jouer leur rôle de conciliateur. Pour le président, si ces conflits durent toujours c’est parce que ces actes répréhensibles ne sont pas punis avec la rigueur qu’il faut. Pour trouver une solution définitive à ce phénomène dans la région de Kayes en milieu soninké, le Mouvement pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme demande aux Nations Unies de se pencher sérieusement sur la question d’esclavage au Mali. Le mouvement demande également aux pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire leur implication en adoptant des lois punissant toute forme de pratique esclavagiste au Mali. Le mouvement recommande aussi au gouvernement sa collaboration avec les pays de la sous-région en matière des droits de l’homme qui ont eu à gérer ces genres de problème de façon définitive. Il demande aux responsables des
organisations de la société civile, des associations, groupements soninké au Mali et à la diaspora de s’impliquer dans la résolution de ce conflit. Le mouvement recommande enfin aux autorités compétentes l’instauration des postes de sécurité aux alentours des villages concernés par le phénomène d’esclavage.
IB KONE