(CROISSANCE AFRIQUE)- Le 30 mai 2025, l’État du Gabon a inscrit son emprunt obligataire intitulé « EOG Multi-tranches 2024-2030 II » sur le compartiment C de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), située à Douala, la capitale économique du Cameroun.
Selon Louis Banga Ntolo, directeur général de la Bvmac, « les 8 006 576 obligations d’État du Gabon que la Bvmac accueille ce jour à sa cote permettront à l’État du Gabon de se positionner comme le premier émetteur souverain du marché, avec une dette obligataire totale s’élevant à 686 milliards FCFA, répartie entre 11 000 obligations sur les 29 qui seront présentes dans le compartiment C ».
Cette initiative stratégique vise à renforcer la position économique du Gabon dans la région, particulièrement au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), où le marché obligataire joue un rôle crucial dans le financement des projets de développement.
En augmentant son empreinte sur les marchés financiers, le Gabon espère non seulement attirer des investissements étrangers mais aussi stimuler la confiance des investisseurs nationaux, ce qui pourrait engendrer un cercle vertueux de croissance économique.
Il a également souligné que la part de marché de l’État gabonais dans la région représente 46 % des 1 491 milliards FCFA d’encours de dettes obligataires cotées, ce qui représente une augmentation de 5,67 % par rapport à l’encours précédent.
Avec ce montant, le Gabon contribue à hauteur de 16,5 % au financement du budget de l’État pour l’exercice 2025, surpassant ainsi les autres émetteurs dans ce compartiment.
À titre de comparaison, l’État du Cameroun détient une part de 24 % pour un encours de 360 milliards FCFA, suivi par la Bdeac à 22 % et 321 milliards FCFA, l’État du Tchad à 5 % avec 75 milliards FCFA, Alios Finance Cameroun avec 0,5 % pour 7,1 milliards FCFA, et ACEP Cameroun avec 0,3 % pour 5 milliards FCFA d’encours.
Ce nouvel emprunt augmente également la contribution du marché financier régional au financement des économies de la Cemac (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, Centrafrique et Guinée équatoriale), passant de 2,2 % à 2,4 % du PIB régional, lequel est estimé à 65 000 milliards FCFA, selon la Bvmac.
Notons que cette croissance souligne l’importance croissante de l’intégration financière au sein de la Cemac, qui pourrait à long terme favoriser une collaboration plus étroite entre les États membres, permettant ainsi le développement de projets transnationaux et la création d’un environnement économique plus stable et efficace dans la région.
Daouda Bakary KONÉ