(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Ghana, les données de l’agence ghanéenne des statistiques (GSS) ont indiqué que que l’inflation a atteind 54,1% en décembre 2022 contre 50,3% le mois précédent. Ainsi, le niveau des prix n’avait pas franchi pareil cap depuis avril 2001, soit exactement 22 ans. Ce chiffre est largement au-dessus du seuil de 10% autorisé par la Banque Centrale.
Cette situation est entretenue par la dépréciation continue du cedi qui a perdu environ 64,4 % de sa valeur au cours des 12 derniers mois entraînant avec lui une hausse des prix des produits importés tel le carburant et les produits alimentaires.Ainsi, les coûts des produits alimentaires ont augmenté de 59,7 % en un an contre 71,4 % pour les prix du transport.
Les prix ont le plus progressé dans la catégorie du logement, de l’eau, de l’électricité, du gaz et des autres combustibles, en hausse de 82,34 %. L’ameublement et les équipements ménagers arrivent en deuxième position avec 71,52 % de progression sur un an glissant.
Par ailleurs, la poussée inflationniste pourrait conduire à une nouvelle hausse des taux d’intérêt par le comité de politique monétaire de la Banque centrale du Ghana(BoG), qui se réunira ce mois. La preuve, en novembre dernier, l’institut d’émission monétaire projetait que l’inflation devait poursuivre sa course folle jusqu’au premier semestre 2023 avant de ralentir pour s’établir autour de 25% à la fin de l’année.
Cette situation dépend, bien entendu, du décaissement de 3 milliards de dollars annoncé par le FMI en décembre pour renflouer les caisses publiques. Notons, que ce financement, qui attend l’approbation du conseil d’administration du Fonds, est conditionné par la mise en œuvre d’un programme de restructuration de la dette publique.
Pour rappel, Accra a récemment engagé des pourparlers avec ses créanciers bilatéraux pour un reprofilage de sa dette internationale au titre du Cadre commun du G20.
Assêgo Ambassagou