(CROISSANCE AFRIQUE)- La Namibie et l’Afrique du Sud finalisent ont annoncé avoir finalisé un accord axé sur le tout premier projet de pipeline transfrontalier d’hydrogène vert, exclusivement intra-africain. Cette information a été relayée le jeudi 24 juillet 2025 par les médias locaux.
Selon les deux parties, ce projet a été prévu pour relier les zones côtières de Lüderitz en Namibie et de Saldanha Bay en Afrique du Sud. Il détient une extension envisagée vers le Gauteng, ce corridor énergétique est le premier à associer uniquement des États africains autour d’une infrastructure de transport dédiée à l’hydrogène vert.
Ainsi, cette initiative repose sur un protocole d’accord signé en mai 2024, activé lors d’une réunion intergouvernementale tenue le 9 juillet 2024 au Cap. Une étude de préfaisabilité conjointe a également été finalisée en décembre 2024.
Aujourd’hui, les autorités régionales concernées poursuivent la finalisation d’un accord de jumelage institutionnel. Celui-ci doit encadrer leur coopération dans la phase de conception du plan directeur, financée par des partenaires internationaux.
Par ailleurs, ce projet s’inscrit dans une volonté partagée de structurer un corridor énergétique africain capable de soutenir les ambitions nationales en matière d’hydrogène vert. La Namibie, qui cherche à capter les retombées industrielles de ses ressources renouvelables, mise sur cette coopération pour valoriser sa production au-delà de ses frontières.
Pour sa part, l’Afrique du Sud considère que cette infrastructure comme un levier de sécurisation de son approvisionnement bas-carbone, destiné à ses pôles industriels. Toutefois, les parties animent des intérêts convergents. Il faut signaler que l’Afrique compte deux corridors transfrontaliers majeurs d’hydrogène vert, le SoutH2 Corridor et le North Africa Hydrogen Backbone, tous deux basés en Afrique du Nord. Ces projets visent le marché européen de l’énergie décarbonée.
Notons que ce projet revêt une dimension stratégique. Il marque une rupture avec le modèle dominant des corridors africains d’hydrogène, généralement orientés vers l’Europe. Le pipeline Namibie–Afrique du Sud concrétise ainsi une logique de coopération énergétique régionale, en amont d’éventuelles liaisons exportatrices.
Pour rappel, sa mise en œuvre structurée traduit une nouvelle approche des ambitions énergétiques africaines, fondée sur la convergence entre pays producteurs et la mutualisation des infrastructures, hors des logiques exclusivement exportatrices, d’ailleurs jugées plus chères que prévu.
Daouda Bakary KONE