(CROISSANCE AFRIQUE)-En Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, le prix du kilogramme pour la campagne 2024/2025 a été fixé à 1 800 FCFA. Ce prix marque une hausse significative par rapport à la campagne intermédiaire de 2023, enregistrant une augmentation de 20 %.
De plus, il représente une augmentation de 80 % par rapport aux prix de la grande campagne ouverte en octobre 2023. Ce prix s’aligne sur celui établi par le Ghana, montrant une volonté de maintenir la parité entre les deux pays producteurs. Cette décision est cruciale pour le soutien économique des planteurs de cacao qui dépendent de cette culture pour leurs revenus.
L’augmentation de 20 % du prix du cacao par rapport à avril dernier témoigne des efforts constants de l’industrie pour garantir un revenu équitable aux agriculteurs. Cette hausse est également une réponse aux conditions du marché international et à la demande croissante.
En stabilisant le prix, les gouvernements espèrent encourager la production locale tout en protégeant les producteurs contre les fluctuations du marché. La situation économique mondiale favorable a incité cette décision, bien que certains planteurs restent sceptiques, craignant des impacts futurs sur leurs revenus.
Au Cameroun, le prix du cacao est traditionnellement plus bas que celui de la Côte d’Ivoire. Cependant, la régulation des prix et les efforts pour promouvoir des ventes groupées ont permis une plus grande transparence dans le secteur. Cela a notamment aidé les producteurs à obtenir de meilleures rémunérations.
Les prix de référence publiés par l’Office national du café et du cacao ont contribué à cet équilibre, bien que la situation du marché ne soit pas sans défis.
La régulation des prix en Côte d’Ivoire et au Ghana joue un rôle crucial pour prémunir les agriculteurs contre la volatilité.
En imposant des prix fixes, ces pays cherchent à stabiliser le secteur tout en préservant les revenus des planteurs. Cela est particulièrement pertinent compte tenu des crises de marché passées. L’objectif est de limiter les impacts négatifs sur les producteurs en cas de recul des prix à l’échelle mondiale.
La régulation des prix permet de garantir une certaine sécurité financière pour les producteurs de cacao. En cas de fluctuations du marché, les prix offerts restent relativement stables. Cela donne aux producteurs une meilleure visibilité sur leurs revenus et leur permet de planifier à long terme. Ainsi, même si la caution de cette régulation est mise à l’épreuve par des dynamiques économiques globales, elle constitue un filet de sécurité crucial pour leur avenir.
Au Cameroun, la vente groupée instaurée depuis 2019 a favorisé une plus grande transparence dans le secteur du cacao. Les producteurs, regroupés en coopératives, peuvent négocier des prix plus équitables avec les exportateurs, réduisant leur dépendance vis-à-vis d’intermédiaires. Cela a également permis une meilleure information des agriculteurs sur les tendances du marché. Cette initiative vise à renforcer le pouvoir de négociation des producteurs et à leur assurer un revenu plus stable.
La production de cacao au Cameroun a atteint 266 725 tonnes pour la saison 2023/2024, en hausse de 1,17 % par rapport à l’année précédente. Cette augmentation témoigne de l’engagement des producteurs à améliorer leurs méthodes de culture et à répondre à la demande internationale. Les efforts de la gouvernement pour soutenir le secteur ont également contribué à cette croissance. Avec des exportations en forte valeur, le Cameroun se positionne sur le marché mondial du cacao.
Notons que le marché mondial du cacao est en constante évolution, influencé par des facteurs tels que le climat, la demande des consommateurs et les politiques des pays producteurs. Les projections pour les années à venir indiquent un besoin croissant de cacao, ce qui offre des perspectives encourageantes pour les producteurs.
Cependant, la nécessité de gérer les impacts environnementaux et la durabilité du secteur demeure un défi majeur. Ainsi, l’avenir du cacao dépendra d’une régulation efficace et de l’engagement des parties prenantes à maintenir un équilibre économique tout en garantissant des pratiques durables.
Korotoumou Sylla