(CROISSANCE AFRIQUE)-Les six premiers mois de l’année 2024 ont vu les start-up implantées en Afrique lever un montant cumulé de 780 millions de dollars US, marquant une baisse de 57% par rapport à l’année précédente.
Cette évolution met en lumière les dynamiques fluctuantes du financement entrepreneurial sur le continent. Selon le rapport d’Africa : The Big Deal publié le 4 juillet, cette période de contraction financière révèle néanmoins des tendances importantes en matière de répartition des capitaux et des secteurs bénéficiant d’un intérêt accru.
Le montant total récolté, bien qu’en baisse par rapport à l’année précédente, souligne l’intérêt continu pour les innovations africaines malgré un environnement économique mondial incertain. Cette somme de 780 millions de dollars est principalement issue de capitaux propres, à hauteur de 66%, le reste se répartissant entre diverses formes de dettes.
Cette préférence pour les capitaux propres reflète une confiance dans la capacité des start-up à générer de la valeur sur le long terme. Les domaines du transport et de la logistique se sont distingués, captant 28% du total des financements, notamment grâce à des acteurs comme Moove et Spiro.
Leur succès souligne la pertinence de solutions innovantes pour répondre aux défis locaux. Les Fintech, avec 24% des investissements, confirment leur rôle central dans la transformation numérique en Afrique, tandis que le secteur de l’énergie et de l’eau montre également une forte attractivité, dénotant une prise de conscience croissante des enjeux environnementaux.
La ventilation des investissements par pays révèle la prédominance des « big four » (Kenya, Nigéria, Égypte, Afrique du Sud), qui absorbent 79% des fonds, signe de leur maturité économique et de leur écosystème entrepreneurial dynamique.
Le Kenya se démarque particulièrement avec 244 millions USD levés, soit 32% du total, illustrant son statut de hub innovant sur le continent. Les pays de la CEDEA0 comme le Bénin, le Ghana et le Sénégal émergent également comme des terres d’accueil prometteuses pour le capital risque.
Malgré une baisse significative des montants levés au premier semestre 2024, l’écosystème des start-up africaines démontre sa résilience et sa capacité à s’adapter. Les secteurs prioritaires et la répartition géographique des financements reflètent des axes de développement stratégique pour le continent.
Noto s que l’intérêt marqué pour des secteurs clés comme le transport, la logistique et la fintech, ainsi que la domination des économies les plus avancées, dépeignent une trajectoire d’évolution où innovation et adaptation sont primordiales pour surmonter les défis actuels et futurs.
Daouda Bakary KONE