(CROISSANCE AFRIQUE)- La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a prolongé la date limite pour la mise en conformité des prestataires de services de paiement des Fintech, leur accordant ainsi jusqu’au 31 août 2025 pour obtenir un agrément leur permettant d’opérer légalement au sein de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA).
Cette décision a été annoncée dans un communiqué émis le 27 mai 2025, dans lequel la Banque centrale souligne que ce délai supplémentaire vise à « permettre aux prestataires concernés de finaliser les formalités requises pour leur agrément ».
Aucune indication n’a été fournie concernant d’éventuelles sanctions en cas de non-respect de cette échéance, bien que la BCEAO avertisse contre toute activité non autorisée après cette date.
Il s’agit du troisième report depuis la publication de l’instruction N°001-01-2024 du 23 janvier 2024, qui régit les services de paiement dans l’UMOA. À l’origine, les prestataires avaient jusqu’au 31 juillet 2024 pour se conformer, délai qui a été prolongé successivement au 31 janvier 2025 puis au 1er mai 2025. Le communiqué précise que « À compter du 1er septembre 2025, seules les structures agréées seront autorisées à fournir des services de paiement dans l’Union ».
Cette évolution réglementaire concerne principalement les fintechs, qui jusque-là n’étaient pas soumises à un agrément spécifique. En revanche, les banques et autres établissements de crédit, déjà réglementés, peuvent continuer à proposer des services de paiement sous les agréments existants. Les nouvelles exigences imposent aux fintechs de justifier d’un capital social minimum variant entre 10 et 100 millions FCFA, en fonction des services proposés. L’objectif est de mieux réguler le secteur, de protéger les consommateurs et de renforcer la fiabilité du système financier régional.
La prolongation de ce délai a été accueillie positivement par des acteurs du secteur. L’Alliance Fintech UEMOA, un regroupement d’entreprises technologiques de la région, voit cela comme « une écoute active des réalités du terrain et un désir de la BCEAO de promouvoir une régulation inclusive et progressive de l’écosystème fintech régional ». Cet ajustement est perçu comme une « opportunité décisive pour les prestataires de finaliser les démarches d’agrément nécessaires pour une opération légale à partir du 1er septembre 2025 ».
Notons que la BCEAO espère qu’avec cette régulation, le secteur des services financiers numériques sera mieux organisé, tout en soutenant l’innovation et favorisant l’inclusion financière. Les enjeux restent cruciaux pour accompagner le développement des services de paiement au sein des pays membres de l’Union.
À la date du 27 mai 2025, 11 établissements avaient obtenu leur agrément, avec la Côte d’Ivoire et le Sénégal en tête, chacun ayant quatre agréments, alors que le Burkina Faso, le Mali, et le Niger n’en ont qu’un seul à ce jour.
Abdoulaye KONE