(CROISSANCE AFRIQUE)-Le FMI vient de confirmer, dans une certaine mesure, l’effectivité des dérapages budgétaires au Sénégal. Cependant, pour nous, cette déclaration ne suffit pas. En tant que grand argentier international, l’institution se doit de se prononcer sur sa propre responsabilité dans cette crise budgétaire et financière. Les citoyens sénégalais attendent une réponse claire depuis le mois de septembre.
J’ai, à plusieurs reprises, interpellé le Fonds pour qu’il ouvre une enquête sur cette situation et qu’il situe les responsabilités au sein de ses propres équipes. Pourtant, mes appels sont restés sans réponse.
Ce matin, j’ai contacté une journaliste d’un média international qui a interviewé le principal représentant du FMI, en poste à la tête de la mission résidente au moment des faits.
La moindre des choses, dans une telle situation, aurait été de lui poser la question suivante : « Quelle est, selon vous, la responsabilité éventuelle de votre institution dans cette déroute budgétaire ? » Malheureusement, cette question cruciale n’a pas été posée.
En tant que cadre ayant passé plus d’une quinzaine d’années dans les organisations internationales de financement, je sais par expérience que ces bailleurs de fonds disposent d’outils de suivi leur permettant d’anticiper les crises et de prendre rapidement les mesures correctives nécessaires.
Il est impensable, par exemple, qu’un surfinancement soit autorisé sans un suivi rigoureux de son utilisation.
Le Fonds, en tant qu’acteur majeur de la gestion financière internationale, doit prendre ses responsabilités et fournir des explications sur son rôle dans cette crise. Les Sénégalais méritent des réponses.
Les gouvernants de notre continent, et plus largement du monde entier, sont soumis à une obligation de réserve qui les empêche d’exprimer leur position réelle sur des questions délicates. Il revient donc à la société civile d’en être le fer de lance.
Les Africains, et plus largement les citoyens du monde entier, doivent mettre ce débat sur la table, un débat que le FMI semble esquiver. C’est pourquoi je souhaite que cette tribune soit partagée le plus largement possible à travers le monde afin de susciter une réaction et d’engager une véritable discussion sur le sujet.
En effet, des cas similaires à celui du Sénégal ne manqueront pas de se poser, et il est important de prendre des précautions.
Magaye GAYE
Économiste international
Ancien cadre de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD)
AMPLIATION
Banque Ouest Africaine de Développement
African Development Bank Group
BCEAO (compte officiel)
Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC)
International Monetary Fund
The World Bank
IFC – International Finance Corporation
Proparco
AFD – Agence Française de Développement
DEG Deutsche Investitions und Entwicklungsgesellschaft mbH
IFU