(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a récemment marqué une étape significative de son programme d’expansion régionale en inaugurant une nouvelle agence auxiliaire à Kayes, le jeudi 23 janvier 2025.
Après l’ouverture d’agences à Mopti et Sikasso, ce projet témoigne de l’engagement de la BCEAO à rapprocher ses services des citoyens et à renforcer les infrastructures bancaires et financières au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Le bâtiment de l’agence, érigé sur un terrain de deux hectares à l’entrée sud de Kayes, est doté d’infrastructures modernes répondant aux besoins des usagers locaux. S’étendant sur trois niveaux et regroupant un personnel de 41 agents, cette nouvelle agence est conçue pour répondre aux attentes des institutions financières, des entrepreneurs et du grand public.
Ainsi, elle permettra également une gestion plus fluide des flux monétaires, notamment en facilitant les transactions entre les banques locales et les services du Trésor public, offrant ainsi une plateforme essentielle pour renforcer la confiance des citoyens dans le système financier. Des espaces de consultation, des centres d’information et des zones dédiées à l’éducation financière y sont également intégrés, favorisant une culture financière accrue parmi la population.
Jean-Claude Kassi Brou, gouverneur de la BCEAO, a justifié le choix de Kayes en mettant en avant son importance économique. La ville, qui possède des infrastructures majeures et abrite les complexes miniers de Fékola et Loulo-Gounkoto, joue un rôle crucial dans l’économie nationale, contribuant à une production aurifère de 45 tonnes en 2024, soit près de 80 % du total national.
Cette vitalité économique est d’autant plus soulignée par les efforts de la BCEAO pour promouvoir une intégration financière plus poussée dans la région, renforçant ainsi les collaborations entre les secteurs privés et financiers.De plus, la région de Kayes tire parti des apports financiers substantiels de sa diaspora, représentant environ 28 % des Maliens vivant à l’étranger.
Les transferts annuels de cette diaspora atteignent près de 100 milliards de FCFA, stimulant ainsi les investissements sociaux locaux. Ces flux financiers, souvent mobilisés pour des projets d’infrastructure, d’éducation et de santé, témoignent de la solidarité et de l’engagement des expatriés envers leur terre natale.
Le secteur bancaire dynamique de la région, composé de 13 banques et 12 institutions de microfinance, soutient activement les opérateurs économiques et les ménages, en offrant des produits adaptés tels que des crédits à la consommation, des prêts pour le développement d’entreprise, et des conseils pour la gestion des finances personnelles.
Notons cette interaction entre la diaspora et les institutions bancaires locales crée un écosystème économique qui encourage l’innovation et la croissance dans la région.
Daouda Bakary KONÉ, envoyé Spécial