Dire que le Mali n’est pas un enjeu géostratégique équivaudrait à une méconnaissance de la réalité de ce pays. Tenez vous bien:
Le Mali dispose, pour son développement et le bien-être de sa population, d’un certain nombre d’atouts ou potentialités dont il devrait tirer plus avantage, qu’il s’agisse de ressources humaines, agricoles, hydrauliques, minérales, énergétiques, de sa position géographique stratégique, de sa culture ou des opportunités qu’offre l’économie numérique.
- Les potentialités agricoles du Mali englobent, entre autres, (i) la diversité agro-écologique, (ii) le potentiel de terres agricoles de 43,7 millions d’hectares utilisables dont 4,5% cultivés, 2,2 millions ha aménageables pour 23,5% aménagés, d’abondantes ressources animales avec 13 millions de têtes de bovins, 52 millions d’ovins-caprins, 1 million de dromadaires, 57 millions de sujets de volaille, (iii) d’importantes ressources en eaux, 70 milliards de m3 d’eaux, 2720 milliards de m³ de ressources en eaux souterraines avec un taux de reconstitution estimé à 66 milliards de m³/an, 5500 sites aquacoles aménageables sur 895 000 ha dont 620 500 ha de bas-fond, (iv) le potentiel de production de poisson est d’environ 200 000 tonnes par an, avec 110 366 tonnes de poisson en 2022 et (v) le potentiel forestier de 100 millions ha dont 17% sont aujourd’hui productifs avec 7 millions de tonnes par an de potentiel de régénération naturelle.
- Les ressources en eaux de surface du Mali comprennent (i) les pluies avec, une forte variation interannuelle et une mauvaise répartition spatiale, pour 415 milliards de m3 d’eaux par an, (ii) les ressources en eaux de surface, fortes des 300 000 km² du bassin fluvial du Niger, des 155 000 km² du bassin du Sénégal et des 15 392 km² du bassin de la Volta représenté par le Sourou. A ce potentiel de ressources pérennes, il faut ajouter 15 milliards de m3 de ressources en eaux de surface non pérennes constituées de sites naturels capables avec ou sans aménagement de recueillir des ruissellements et de les conserver pendant un certain temps. Les ressources en eaux souterraines sont estimées à 2 700 milliards de m3 de réserves statiques avec un taux annuel de renouvellement évalué à 66 milliards de m3.
- En matière de ressources minières, le sous-sol regorge d’une importante réserve de pierres précieuses et de matières fossiles, réparties quasiment sur toute l’étendue du territoire national. Ce sont principalement (i) l’or, plus de 50% de tous les indices répertoriés, surtout des placers dans les formations du Birrimien, (ii) des kimberlites et diamants sur environ 10 000 km². Plusieurs diamants de qualité joaillière y ont été découverts, (iii) le cuivre et le nickel, au potentiel mal connu, (iv) le fer, dans la zone linéaire de Falémé sur plus de 60 km, dans le bassin du Bafing-Bakoye pour 500 millions de tonnes de potentiel, (v) la bauxite sur une bande d’une centaine de kilomètres de largeur depuis la frontière guinéenne jusqu’à une centaine de kilomètres à l’est du fleuve Niger, avec des réserves estimées à 138 millions de tonnes, (vi) du manganèse, dans le Gourma oriental , (vii) le phosphate dont le gisement de Tamaguilelt dans la partie nord et à l’ouest de l’Adrar des Iforas, (viii) le calcaire pour la fabrication de ciment, environ 40 millions de tonnes de potentiel, (ix) le sel gemme, 53 millions de tonnes de réserves, etc. Le potentiel pétrolier et gazier du Mali reste peu connu, les bassins sédimentaires étant jusqu’ici peu explorés, (x) le lithium avec un potentiel de 130 millions de 1,11 à 1,45%Li2O pour les gisements de Galamina et Foulaboula, plaçant le Mali dans le top dix des pays détenteurs de réserves de lithium au monde et (xi) l’uranium avec une réserve de 5000 tonnes de U3O6 et 200 tonnes de U3O2 à 0,085 % à l’Adrar des Iforas et à Faléa.
- Le potentiel énergétique des différents aménagements hydro-électriques réalisés et à réaliser concerne de nombreux sites, notamment ceux de Sélingué, Manantali, Taoussa, Labbézanga, Guîna et Félou, avec d’importantes possibilités d’hydroélectricité dont 5600 MW sur les fleuves Niger et Sénégal avec seulement 30% exploités. Le Mali est situé dans une région à fort potentiel solaire et se présente comme un pays particulièrement propice au développement de technologies solaires. Le rayonnement solaire moyen est estimé entre 5 à 7 kWh/m²/jour avec une durée d’ensoleillement journalière de 7 à 10 heures laissant présager un fort potentiel de production à partir du solaire photovoltaïque.
En effet, la paix et la cohésion sociale devront être assurées en vue d’une exploitation accrue de ces ressources et pour le bien être des populations.
Soyons assez intelligents pour éviter toute division.
AKD