Mali: une économie avec des indicateurs au vert

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Dans le cadre de l’émission  » Mali Kura Taa Sira » de l’ORTM ( la radio TV nationale) réalisée en fin mai 2025, le ministre de l’économie et des finances, Alousséni Sanou fait le point sur la situation économique du pays. Il ressort de son intervention que les indicateurs sont au vert.


Face aux journalistes, le ministre Alousséni Sanou a parlé, entre autres, de croissance économique, d’inflation, de taux de chômage, de déficit budgétaire, d’aide aux entreprises nationales, des recettes minières, des nouvelles taxes sur les télécoms. Il a, enfin, parlé de perspectives.


Un taux de croissance économique en hausse


La croissance économique mesure l’augmentation de la richesse produite dans un pays. Quand un pays produit plus de biens et de services qu’auparavant, son produit intérieur brut ( PIB ) augmente. Dans son interview, le ministre Alousséni Sanou a indiqué que la croissance économique du Mali est passée de 1,2 % en 2023 à 5 % en 2024, et que le pays vise 6 % en 2025.

Selon les spécialistes en économie, atteindre une croissance de 5 % est un bon signal, car cela signifie qu’il y a plus d’activités agricoles, minières ou commerciales. Toutefois, cette croissance n’est pas forcément sentie par tout le monde. Seuls certains secteurs et zones ressentent les retombées.


Le 2è meilleur taux d’inflation dans la sous-région


L’inflation est, par définition, la hausse généralisée et persistante du niveau général des prix dûe à un grossissement anormal et excessif des moyens de paiement. Selon Alousséni Sanou, l’inflation au Mali est maîtrisée en ce sens qu’elle est passée de 9,7 % en 2022 à 3,2 % en 2024, et devrait rester stable en 2025.

A ce titre, le Mali occupe le rang de deuxième en Afrique de l’ouest. En matière économique, le taux de 3,2 % est acceptable car il signifie que les prix n’augmentent pas trop rapidement.


Un taux de chômage mal compris par beaucoup
Alousséni Sanou a souligné que le taux de chômage est passé de 6,5% en 2022 à 3,5 % à 2024 alors que le taux moyen dans la sous-région ouest-africaine est de 6,5%. C’est un chiffre qui prête à de très mauvaises interprétations pour ceux qui ne connaissent pas les normes internationales en matière de chômage.

En effet, selon le BIT ( Bureau International du Travail) qui assure le secrétariat permanent de l’organisation internationale du travail (OIT), pour être considéré comme chômeur, il faut remplir simultanément trois conditions : ne pas avoir travaillé, même pas une seule heure, durant la semaine de référence ; être disponible pour commencer un emploi dans un délai court (généralement deux semaines) ; avoir activement cherché un emploi au cours des quatre dernières semaines (candidatures, consultations d’annonces, démarches concrètes, etc.)

En plus, quand un enquêteur sur le chômage se présente chez quelqu’un, il lui pose la question suivante :“Au cours des 7 derniers jours, avez-vous travaillé?, ne serait-ce qu’une seule heure, en échange d’une rémunération?” Dès que l’enquêté répond par l’affirmative, il n’est plus considéré comme un chômeur.

En appliquant cette norme et les critères du BIT, le taux de chômage pourrait même être plus bas que celui annoncé par le ministre Sanou. Nul n’ignore qu’au Mali, il y a énormément d’emplois informels. Certains y vivent de cela depuis des dizaines d’années. A titre d’exemples, la recente introduction des moti-taxis, l’ampleur de l’orpaillage traditionnel ont considérablement baissé le taux de chômage.


Un déficit budgétaire en dessous du seuil recommandé


Le déficit est la différence entre ce que l’État dépense et ce qu’il gagne. Selon le ministre de l’économie et des finances, Il est de 2,6 %, en dessous du seuil recommandé par l’UEMOA ( Union monétaire ouest-africaine) qui est de 3 %. C’est un déficit moderé qui signifie que le Mali gère bien ses finances publiques et ne dépense pas plus que ce qu’il peut rembourser.


Aide aux entreprises nationales des secteurs stratégiques


D’après Alousséni Sanou, l’État a injecté des milliards sans des entreprises nationales afin de les remettre en activités. C’est ainsi que la CMDT (Compagnie malienne du développement textile) a reçu 90 milliards F CFA, la COMATEX (Compagnie malienne des textiles) 796 millions F CFA, l’UMPP (Industrie malienne de produits pharmaceutiques) 1,252 milliards F CFA. L’État soutient ces entreprises car elles sont stratégiques pour le pays : coton, textile, santé.


Recettes minières, première source de revenus


D’après le ministre Sanou, les recettes minières sont passées de 235,5 à 767,4 milliards FCFA en une année. Cette performance inédite est due à l’application du nouveau code minier de 2023 qui a apporté de profonds changements au profit de l’État. Ces recettes financières issues du secteur minier permettent à l’État de ne pas trop emprunter de l’argent.

A ce titre, le secteur minier devient la première source de recettes pour l’État.


Nouvelles taxes dans le secteur des Télécoms
Il ressortbde l’interview du ministre que le recouvrement de ces taxes, à la date du 30 avril 2025, est de 10 milliards F CFA. Ce montant est issu, faut-il le rappeler, de la retenue de 10 % sur les achats d’unités téléphoniques, de 1 % sur les transferts via mobile money.


Perspectives


En termes de perspectives, le ministre Sanou a évoqué la Vision Mali Kura 2063, un plan de développement sur 10 ans avec 62 630 milliards FCFA d’investissements, dont seulement 10 % venant de l’extérieur.ambitieux. Autrement dit,il s’agira de mobiliser plus de 6000 milliards chaque année. En plus de ce plan, Sanou a parlé du rétablissement de la confiance des bailleurs de fonds au Mali./.


Sidi Modibo COULIBALY

croissanceafrik
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Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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