La sortie du Mali de la CEDEAO est prévue le 28 janvier prochain, à cette sortie s’ajoute celles du Burkina Faso et du Niger.Un acte qui aura des répercussions importantes sur les plans politique, économique et social, tant pour ces pays que pour la sous-région ouest-africaine.
Si je réitère ma volonté de voir ces pays, dont le nôtre, demeurer dans la CEDEAO pour des raisons évoquées dans mes récents écrits, je propose cependant quelques solutions qui permettront de maitriser les risques et de prendre en charge les conséquences éventuelles.
- Favoriser le dialogue
- Maintenir des canaux de dialogue en instaurant des discussions directes et inclusives entre la CEDEAO et les états de l’AES pour harmoniser les compréhensions sur les enjeux.
- Revoir les mécanismes de gouvernance de la CEDEAO en proposant dans le cadre du dialogue, des réformes pour mieux répondre aux attentes des populations des États, notamment en matière de souveraineté et de coopération sécuritaire et économique.
- Soutenir une stabilité politique durable
- Encourager la transition démocratique à travers des processus électoraux crédibles et inclusifs dans les états de l’AES.
- Renforcer la médiation régionale par l’implication des leaders africains ou internationaux pour promouvoir une stabilité politique dans les états de la sous région.
- Maintenir une coopération sécuritaire
- Coordonner des initiatives bilatérales en favorisant des accords de coopération bilatérale entre les pays membres de l’AES et leurs voisins pour contrer les menaces sécuritaires transfrontalières (terrorisme, trafic d’armes, etc.).
- Impliquer l’Union africaine en sollicitant un soutien continental pour pallier les éventuelles lacunes de la coopération sécuritaire régionale.
- Limiter les impacts économiques
- Éviter une guerre économique par le renoncement aux sanctions qui pourraient aggraver les tensions et affecter les populations.
- Créer des alternatives commerciales en encourageant des accords commerciaux bilatéraux ou multilatéraux avec d’autres partenaires, y compris en dehors de la CEDEAO.
- Faciliter l’intégration économique transfrontalière en initiant des mécanismes ad hoc pour maintenir le commerce avec les États voisins.
- Soutenir les populations
- Renforcer l’aide humanitaire en s’assurant que les populations vulnérables continuent à recevoir de l’aide.
- Encourager la coopération socioculturelle en maintenant les échanges au niveau des communautés pour préserver la cohésion sociale au-delà des décisions politiques.
Ces pistes de solution visent à préserver la stabilité régionale tout en respectant la souveraineté des États concernés.
En tout état de cause, une approche équilibrée, fondée sur le dialogue et la coopération, est essentielle pour éviter une fragmentation de notre région.
Moctar Ousmane SY