(CROISSANCE AFRIQUE)- Lors d’une réunion tenue le 28 décembre 2024, le conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie (BCT) a décidé de conserver le taux directeur du régulateur à 8%. Cette décision repose notamment sur la situation actuelle du taux d’inflation, qui continue de poser des défis significatifs à l’économie tunisienne.
« La trajectoire future de l’inflation reste entourée de plusieurs risques haussiers. Elle serait tributaire de l’évolution des prix des matières premières, des fluctuations sur le marché international, ainsi que des impacts potentiels des politiques monétaires dans d’autres grandes économies, » a souligné le gouverneur de la BCT. En effet, les récentes hausses des coûts de l’énergie, conséquences directes des tensions géopolitiques persistantes, exacerbent les incertitudes économiques, rendant difficile la prévision d’une stabilisation des prix à court terme.
Dans ce contexte complexe, les petites et moyennes entreprises, qui sont souvent le poumon de l’économie tunisienne, se retrouvent dans une position précaire. Elles peinent déjà sous le poids de l’incertitude économique, accentuée par des coûts d’exploitation croissants et une concurrence accrue sur le marché international.
Le maintien de ce taux est donc perçu comme une mesure prudente, visant à soutenir la croissance tout en maintenant un œil vigilant sur les indicateurs de l’inflation et en restant attentif aux déséquilibres qui pourraient perturber l’économie tunisienne.
Cette décision de la BCT pourrait également influencer la confiance des investisseurs, tant nationaux qu’étrangers. En optant pour la stabilité monétaire, la Banque centrale envoie un message clair aux marchés : elle est engagée dans une gestion rigoureuse de la politique monétaire, malgré les turbulences économiques externes.
Notons que cela pourrait, espérons-le, encourager des investissements dans des projets à long terme qui, à leur tour, pourraient stimuler l’emploi et la consommation interne. Tout en surveillant de près les développements économiques globaux, la BCT devra naviguer habilement à travers ces défis, en équilibrant sa mission de stabilité avec les besoins croissants de croissance économique.
Mariam KONE