Invitée de Financial Afrik dans l’émission “PIB” à l’occasion du 8 mars, l’élégante femme d’affaires, remarquable par son crâne rasé et son look vestimentaire atypique parle sans tract avec cette simplicité qui caractérise ceux qui sont parvenus à force d’efforts au sommet de la montagne. “La clé du succès c’est la persévérance, c’est l’affirmation de soi et le leadership”, explique l’ancienne vendeuse de beignets. Très vite l’entretien tourne au plaidoyer en direction des femmes. Mariée à l’âge de 14 ans à un roi local, avec une quarantaine de coépouses, elle a été répudiée et connut la traversée du désert, la frustration et l’humiliation familiale. Elle s’est relevée, a travaillé dans un hôpital. Et c’est là qu’elle rencontra le destin ou le déclic.
Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous le Wouri. Vendeuse de vêtements provenant de Cotonou et de beignets de haricots au coin de la rue, elle est le symbole de la débrouillardise de la femme africaine. Ses premières économies parvenues à 80 000 FCFA lui donnent la chance de réaliser son rêve: aller à Cotonou et commander les vêtements à la source. Ce voyage fut une odyssée entre bus, chaloupe, taxis motos et contournement des frontières par la brousse. De Cotonou, elle change d’itinéraire et fait le commerce de friperies entre Cotonou et Lomé, vendant de la friperie. Elle rentre au Cameroun avec 400 000 Franc, heureuse de pouvoir subvenir aux besoins de la famille.