(CROISSANCE AFRIQUE)- Aux États-Unis, les autorités vont restituer au Nigéria 52,88 millions de dollars d’actifs confisqués à Diezani Alison-Madueke, ancienne ministre nigériane du pétrole, et ses associés, selon un accord signé le 10 janvier 2025.
Cette décision marque un tournant significatif dans les efforts déployés par les États-Unis pour combattre la corruption à l’échelle mondiale, particulièrement dans les pays où les ressources naturelles sont souvent détournées par des fonctionnaires corrompus.
Les actifs, incluant un superyacht somptueux ainsi que des biens immobiliers situés dans les quartiers huppés de New York et de Californie, ont été acquis illégalement grâce à des fonds de blanchiment d’argent et de corruption, mettant en lumière les méthodes sophistiquées utilisées par non seulement Alison-Madueke mais aussi par d’autres figures politiques afin de préserver et de dissimuler leurs richesses illicites.
L’enquête a été rendue possible grâce à des renseignements fournis par les autorités nigérianes, soulignant non seulement l’importance d’une collaboration internationale mais aussi la volonté du Nigéria de se débarrasser de son passé de corruption endémique. Cet accord, qui s’inscrit dans le cadre plus large d’initiatives contre la corruption mondiale, représente une étape importante dans la collaboration entre les deux pays pour lutter contre la corruption.
D’autres actifs, dont la valeur pourrait atteindre plusieurs millions de dollars, seraient également situés en Europe, notamment au Royaume-Uni, ce qui suggère que le réseau de corruption s’étend au-delà des frontières africaines. Des ordonnances judiciaires ont été obtenues au Nigéria pour saisir des biens liés à la corruption de Diezani Alison-Madueke, signalant une détermination claire à récupérer les ressources qui devraient proférer des bénéfices au peuple nigérian.
Sur les fonds rapatriés, 50 millions de dollars seront stratégiquement destinés à des projets d’électrification rurale au Nigéria, un pays où près de la moitié de la population n’a toujours pas accès à l’électricité, soulignant l’engagement à réinvestir les ressources volées pour le développement socio-économique.
Parallèlement, les 2,88 millions restants seront offerts à l’Institut international pour la justice pour soutenir l’état de droit et la lutte contre le terrorisme, une démarche qui illustre la compréhension croissante de la façon dont la corruption et l’instabilité politique peuvent alimenter l’extrémisme et la violence.
Notons que cet effort conjoint apporte l’espoir d’un avenir meilleur pour les Nigérians, tout en envoyant un message fort aux responsables politiques sur les conséquences de leurs actes.
Zangouna KONE