(CROISSANCE AFRIQUE)-En juin 2024, le Nigeria a enregistré un taux d’inflation de 34,19 %, son niveau le plus élevé depuis près de trois décennies. Ce phénomène reflète la persistance d’une hausse des prix des biens de consommation, soulevant des inquiétudes majeures parmi les populations et les décideurs.
La gestion de cette inflation galopante est devenue un défi central pour le gouvernement et la Banque centrale nigériane, qui multiplient les initiatives pour en limiter les impacts.Depuis deux ans, le Nigeria fait face à une inflation continue, avec un taux qui atteint en juin 2024 un pic jamais vu depuis 28 ans.
Cette augmentation des prix touche principalement les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées, devenus les principaux contributeurs à cette inflation sans précédent. La dévaluation de la naira, la monnaie nationale, et la réduction des subventions sur les produits énergétiques comptent parmi les facteurs aggravants.
Face à cette crise inflationniste, la Banque centrale nigériane a opté pour une politique de durcissement monétaire, relevant ses taux d’intérêt à trois reprises depuis le début de l’année. Ces mesures visent à contenir l’inflation en rendant l’emprunt plus coûteux, dans l’espoir de freiner le flux de monnaie sur le marché.
Cependant, la Banque centrale a indiqué que ces taux élevés seraient maintenus aussi longtemps que nécessaire pour stabiliser l’économie. Le gouvernement nigérian, conscient de l’importance de protéger le pouvoir d’achat de sa population, a lancé plusieurs mesures.
Notamment, l’augmentation des salaires des fonctionnaires de 25 à 35 % en avril dernier et la réduction des taxes à l’importation sur des denrées de base essentielles telles que le niébé, le maïs, le riz décortiqué et le blé.
Parallèlement, un programme de transferts sociaux a été réactivé afin de soutenir directement les familles les plus défavorisées. L’inflation galopante au Nigeria exige des réponses robustes et coordonnées de la part des autorités monétaires et gouvernementales.
Alors que le pays continue de lutter contre cette hausse des prix sans précédent, l’ensemble des mesures prises s’inscrit dans une stratégie de long terme visant à stabiliser l’économie et à protéger les citoyens les plus vulnérables.
Notons que le chemin vers la stabilisation économique est semé d’embûches, mais les initiatives actuelles pourraient bien marquer le début d’un retour progressif vers une inflation maîtrisée.
Daouda Bakary KONE
