En fin de mission au Mali, Boriana Yontcheva, chef de mission des services du Fond monétaire international (FMI) chargé de parachever les entretiens avec les autorités maliennes sur la huitième revue du programme économique et financier du Mali a co-animé, le vendredi 16 mars 2018, une conférence de presse avec le ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, afin de partager les conclusions de sa mission. Boriana Yontcheva, chef de mission des services du Fond monétaire international (FMI) a salué les efforts consentis par pouvoirs publics pour maintenir la croissance économique en dépit du contexte difficile.
Partageant les conclusions de la mission à la presse , Boriana Yontcheva, chef de mission des services du Fond monétaire international (FMI) a indiqué que les services du FMI et les autorités maliennes sont parvenus à un accord préliminaire sur la conclusion de la huitième revue du programme économique et financier du Mali soutenu par la facilité élargie de crédit (FEC) du FMI, ainsi que sur les consultations de 2018 au titre de l’article IV. « Les autorités maliennes et les services du FMI sont parvenus à un accord préliminaire sur la conclusion de la huitième revue du programme économique et financier du Mali soutenu par la FEC du FMI et sur la consultation de 2018 au titre de l’article IV, sous réserve de l’approbation par la Direction et de Conseil d’administration du FMI. Il est prévu que ce dernier examine le rapport des services du FMI relatif aux consultations de 2018 au titre de l’article IV et à la huitième revue en avril 2018. L’achèvement de la revue permettra de mettre à disposition du Mali 31,65 millions de DTS (environ 46 millions de dollars) », a-t-elle précisé.
Par ailleurs, Boriana Yontcheva, chef de mission des services du Fond monétaire international (FMI) a salué les efforts consentis par les pouvoirs publics pour maintenir la croissance économique en dépit du contexte difficile. « L’économie malienne a continué de se redresser en 2017 malgré des défis sécuritaires persistants. La croissance du PIB reste vigoureuse, à 5,3 % selon les estimations, portée par de bonnes récoltes et une demande intérieure robuste. L’inflation a été modérée, restant bien en deçà du plafond régional. Les résultats budgétaires ont dépassé les projections du programme. Le déficit budgétaire de 2017 a été limité à 3 % du PIB : les dépenses ont été réduites, l’aide extérieure ayant été inférieure aux prévisions d’environ 0,8 % du PIB, et les recettes ont été légèrement supérieures à l’objectif fixé », s’est-elle réjoui. Et d’ajouter que les perspectives macroéconomiques demeurent globalement positives tout en soulignant que l’économie fait face à des risques de détérioration croissants, notamment en raison d’une situation sécuritaire volatile. Par ailleurs, elle s’est dite inquiète des éventuelles pressions sur les dépenses pendant une année électorale et la diminution de l’aide extérieure représentent des risques budgétaires. Cependant, elle a estimé que pour réaliser une croissance économique durable et continuer de bénéficier de l’aide des bailleurs de fonds, il est en effet essentiel de persévérer dans la mise en œuvre des réformes structurelles dont, notamment, celles touchant à l’amélioration de la gouvernance telle la déclaration obligatoire du patrimoine par les assujettis.
Sur le plan budgétaire, elle a souligné la clairvoyance des autorités dans l’adoption de la loi de finances 2018 qui, selon elle, offre une bonne base pour la politique budgétaire. « La loi de finances 2018 est conforme aux objectifs du programme et à l’objectif de convergence du déficit, d’ici 2019, vers la norme de 3 % du PIB établie au niveau régional par l’Uemoa », a-t-elle affirmé. Avant de préciser que la mission du FMI et les autorités maliennes ont convenu de la nécessité de poursuivre les réformes relatives à la gestion des finances publiques afin de renforcer l’exécution des dépenses de lutte contre la pauvreté.
Dr. Boubou Cissé, a rappelé que la mission du FMI est présente au Mali dans le cadre une revue périodique. Cette huitième revue du programme économique et financier du Mali, dit-il, a deux particularités. La première particularité, poursuivra-t-il, est la consultation 2018 au titre de l’article IV. Cet article est inscrit dans les statuts du FMI qui est une disposition permettant au FMI d’exercer une sorte de surveillances sur les politiques publiques des Etats. « Elle s’applique à tous les Etats membres du FMI dans la même forme sans distinction », a-t-il précisé. A l’en croire, cet exercice a pour but de répondre à plusieurs questions notamment la question des finances publiques, la situation des secteurs bancaires .Partant, il a noté que la présente consultation a introduit des innovations : le secteur minier. La deuxième particularité est relative à a la reforme de la gouvernance financière notamment la mise en œuvre de la loi partant prévention et lutte contre l’enrichissement illicite. « Nous avons été confronté à des difficultés dans la mis en œuvre de cette loi. Ces difficultés ont conduit le gouvernement à avoir un protocole d’accord avec les syndicats. », a-t-il fait remarquer. Toutefois, il a reconnu que le contenu de la loi a révélé des défaillances qui, dit-il, a été accepté par toutes les parties. « Il a été décidé d’aller vers une relecture de cette loi », a précisé le patron de l’hôtel des finances.
B. SIDIBE