Pour informer l’opinion nationale et internationale sur la tenue des audiences publiques de la Commission, Vérité, Justice, et Réconciliation (CVJR) dont la première se tiendra le dimanche 8 décembre au Centre International de Conférence de Bamako (CICB), une conférence de presse a été organisée pour la circonstance, animée par son président, Ousmane Oumarou Sidibé, en présence des autres commissaires de la CVJR. C’était le mardi 3 décembre à la maison de la presse.
Conformément à son mandat, à son plan d’action et à sa vision, ainsi qu’aux termes établis par ses manuels de procédures, les objectifs des audiences publiques de la CVJR ne seront ni de contribuer aux enquêtes, ni d’administrer une procédure d’amnistie. L’objectif premier des audiences publiques de la CVJR est la reconnaissance des victimes de violations graves des droits de l’homme. Elles (audiences publiques) permettront également de rendre aux victimes leur dignité et faciliter un début de guérison ; de promouvoir la reconnaissance nationale des victimes et l’intégration de leurs récits à la mémoire et à l’histoire nationale ; d’utiliser l’information reçue comme un outil d’éducation et de sensibilisation pour la population dans son ensemble, afin de promouvoir le dialogue sur le passé et la réconciliation nationale.
Selon le président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé, dans l’agenda de la CVJR, il est prévu d’organiser six (6) audiences publiques réparties sur un (1) an. Parmi ces audiences, quatre (4) sont centrées sur les thématiques qui concernent les violations graves couvertes par le mandat de la CVJR, arrangées en quatre (4) thèmes. Il s’agit des thématiques sur les atteintes au droit à la liberté, les atteintes au droit à la vie et l’intégrité physique, les disparitions forcées, et les atteintes au droit à la propriété. En plus de ces 4 thématiques, deux (2) autres audiences sont centrées sur les particularités des violations commises contre deux groupes spécifiques, qui sont : une sur les violations sur les femmes et les victimes de violences sexuelles et l’autre sur les enfants. Seules les victimes, témoins et experts seront entendus, et face à face entre victimes et responsables présumés ne sont pas prévus.
Quant à l’accompagnement des victimes, des dispositions sont prises par la CVJR en vue d’apporter un accompagnement psychologique ou médical avant, pendant et après les audiences publiques. La confidentialité des données personnelles des victimes est également assurée par la CVJR. Les victimes et témoins entendus par la CVJR peuvent être accompagnés d’un ami, d’un représentant légal ou d’un membre de leur famille. Cette personne, de même que la victime est prise en charge par la CVJR. Autrement, un expert de la CVJR en appui aux victimes ou un psychologue partenaire est proposé pour accompagner la victime lors de son témoignage et se tenir à ses côtés.
Le Français, le Bambara, le fulfulde, le Tamasheq, l’Arabe, et le Songhoï sont les langues de fonctionnement de la CVJR. Si une victime ou un témoin souhaite parler une autre langue, la CVJR prend les dispositions adaptées pour lui permettre de s’exprimer dans la langue de son choix.
Pour la première audience publique, les témoignages des victimes porteront sur les atteintes au droit à la liberté comme les arrestations et détentions arbitraires, enlèvement, séquestrations et enrôlements forcés.
IB KONE