Une rumeur faisait croire que le gouvernement a refusé d’augmenter, comme convenu, de 20% le salaire des enseignants. Pour avoir le cœur net, les syndicats de l’éducation ont eu une audience avec le Premier ministre qui a confirmé qu’ils en bénéficient bel et bien. Cependant les discussions tenues, le dimanche 15 décembre 2019, n’ont abouti à rien. Du coup, le secteur du préscolaire à l’enseignement secondaire est en grève depuis, hier lundi.
Selon Adama Fomba, porte-parole de la synergie des syndicats de l’éducation signataire du protocole du 15 octobre 2016 qui a permis d’accorder cette augmentation de 20% du salaire, la confirmation obtenue auprès du chef de l’exécutif Malien, reste jusqu’à ce jour sans effet.
C’est pourquoi, précise et persiste-t-il : « l’article 39 de notre statut stipule que toute augmentation dans le statut général de la fonction publique doit automatiquement être répercutée sur notre salaire ».
Prenant à témoin l’opinion nationale et internationale de ce qui pourrait arriver au cours de cette année scolaire, les syndicats remontés ont organisé, le 21 novembre 2019, un grand meeting d’information. Ils ont passé à la loupe certaines de leurs préoccupations anciennes ou nouvelles ayant fait l’objet ou non d’un accord. Entre autres : l’exécution du procès-verbal et la prise en compte des enseignants régis par la loi n°007 du 16 janvier 2018 portant sur le statut du personnel enseignant des enseignements secondaire et fondamental ainsi que de l’éducation préscolaire et spécial.
Abordant le procès-verbal de conciliation signé le 18 mai 2019 entre les syndicats de l’éducation et le gouvernement qui contient dix points dont huit ont fait l’objet d’accord, un accordé partiellement et l’autre concédé par les syndicats, les grévistes avaient demandé à ce que des oreilles soient attentives à leurs doléances.
Mais ce qui a surtout suscité leur colère, c’est que depuis la signature desdits accords, il y a 7 mois, à part les points (2, 4 et 9) qui sont en cours d’exécution, les autres (1, 3, 5, 7, 8 et 10) sont restés sans suite. Or, ils constatent avec amertume que les autres corps perçoivent déjà l’augmentation qui leur a été promise. Le Premier ministre avait pourtant rassuré, le 4 octobre dernier que les enseignants seraient mis dans tous leurs droits avant fin 2019.
Idem, du côté du président de la République IBK qui, lors de la célébration de la journée mondiale de l’enseignant au palais de Koulouba, le 5 octobre 2019, avait instruit à son PM en présence du public venu pour la circonstance de satisfaire toutes les revendications des enseignants. Y compris cette fameuse augmentation de 20% acquise grâce au dévouement de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM). Mieux, le locataire du palais de Koulouba avait aussi demandé au ministre de l’économie et des finances de s’y investir.
Rappelons que le vendredi 29 novembre 2019, une commission avait été mise en place par les deux parties (syndicalistes et gouvernement) en vue de discuter de l’application de cette augmentation. Mais il n’y a pas eu d’accord à l’issue des négociations. Par conséquent, les syndicats ont décrété une grève de cinq jours à compoter d’hier lundi 16 décembre 2019. Ils se disent déterminés à mettre en œuvre tous les moyens légaux pour arracher leurs droits.