La Chine serait devenue le second producteur mondial d’armement

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Obtenir des informations sur les industriels chinois de l’armement est un exercice difficile. Au point que, faute de données fiables et recoupées, aucun ne figure dans le classement mondial des 100 principaux groupes du secteur établi chaque année par l’Institut de recherche sur la paix internationale de Stockholm [Sipri].

Cela étant, et malgré ce manque de transparence, le centre de recherche suédois vient de publier une étude [.pdf] selon laquelle la Chine serait désormais le second producteur mondial d’armement, le premier restant les États-Unis. Il s’agit là d’une estimation, le Sipri s’étant surtout concentré sur les ventes des quatres principaux industriels chinois, dont AVIC [aéronautiques], NORINCO [armement terrestre], CETC [China Electronics Technology Group Corporation] et CSGC [China South Industries Group Corporation].

Même en n’ayant pas une « compréhension complète » de l’industrie chinoise de l’armement en raison de l’opacité qui les entoure, « nous pouvons, de façon certaine, dire que la Chine est le deuxième plus grand producteur au monde derrière les Etats-Unis et devant la Russie », a en effet affirmé Nan Tian, le co-auteur du rapport publié par le Sipri.

Ainsi, ce dernier a évalué les montants des ventes réalisées par AVIC à plus de 20 milliards de dollars en 2017, ce qui placerait le groupe chinois au 6e rang du classement des plus importants groupes d’armement. Quant à NORINCO, avec des ventes estimées à 17,2 milliards de dollars, prendrait la 8e place, ce qui en ferait le « plus grand producteur mondial de systèmes terrestres ». Et CETC, avec un chiffre d’affaires estimé à 12,2 milliards, arriverait à la 9e position. Enfin, CSGC serait 19e, avec 4,6 milliards.

Cela étant, le Sipri a basé son évaluation sur ces quatre groupes chinoise parce qu’il a pu collecter des informations financières « crédibles » les concernant pour la période 2015-17. Or, il manque au tableau l’industrie navale militaire, c’est à dire China Shipbuilding Industry Corporation [CSIC] et China State Shipbuilding Corporation [CSSC].

Cependant, ces deux groupes spécialistes de la construction navale figureraient certainement dans le top 20 du classement du Sipri, avance l’étude. Et pour cause : il suffit de considérer la montée en puissance de la flotte chinoise pour s’en convaincre. Depuis 2012, année où elle comptait 527 navires totalisant 920.000 tonnes, elle est passée au troisième rang mondial, avec 601 bâtiments représentant un total de 1,5 million de tonnes.

Il est estimé que les chantiers navals chinois lancent, en moyenne, une frégate ou un destroyer par mois et effectuent une mise à l’eau de sous-marin tous les trimestres. En quatre ans, ils construisent l’équivalent de la Marine nationale…

Quoi qu’il en soit, la production de l’industrie chinoise de l’armement, qui a progressé quantativement et qualitativement, vise à répondre aux besoins de l’Armée populaire de libération [APL], qui bénéficie d’un budget de 177,6 milliards de dollars. Du moins officiellement… Car les dépenses militaires de Pékin seraient nettement plus élevées,  ce qui permet notamment de mettre au point de nouvelles armes [canon électro-magnétique, drones furtifs, avions de 5e génération, armes hypersoniques, etc].

La Chine n’a « plus besoin de compter sur d’autres pays pour ses armes », relève en effet Nan Tian. Cependant, il reste des domaines où l’industrie chinoise connaît quelques difficultés, notamment dans le domaine des moteurs d’avions.

Par ailleurs, l’industrie chinoise de l’armement gagne aussi des parts de marché à l’exportation. Malgré l’absence de chiffres officiels, le Sipri estime qu’elle s’est « développée à un point tel qu’il existe une demande accrue pour ses armes à l’étranger. »

En 2016, une étude de l’institut suédois avait établi que les exportations chinoises de matériels militaires avaient bondi de 88% [hors armes légères] entre 2011 et 2015 quand, durant la même période, les importations chutaient de 25%. « « Il y a encore dix ans, les Chinois n’étaient en mesure de proposer que des équipements pauvres en technologie. Cela a changé », avait commenté Siemon Wezeman, chercheur du programme Armes et dépenses militaires du SIPRI, à l’époque.

Actuellement, il est estimé que la Chine, qui n’a pas signé le Traité sur le commerce des armes, occuperait la cinquième palce des pays exportateurs d’armes

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