Le cyclone Amphan a vu le jour le week-end dernier. Il a atteint l’équivalent catégorie 5 sur l’échelle Saffir-Simpson, faisant de lui le cyclone tropical le plus intense dans le nord de l’océan Indien — avec Gonu en 2007 — depuis le début des relevés en 1972. Pas étonnant, commentent des chercheurs qui notent que les ouragans et les typhons sont de plus en plus puissants depuis les années 1980.
Typhon, ouragan ou encore cyclone. Ces trois termes décrivent une même réalité qui se joue simplement en des endroits différents du globe : Pacifique nord-ouest pour le premier, Atlantique nord et Pacifique nord-est pour le deuxième et océan Indien et Pacifique sud pour le troisième. Et selon des chercheurs de l’université du Wisconsin (États-Unis), dans presque toutes les régions du monde où se forment ce type de phénomènes météorologiques, ils sont devenus plus puissants ces 40 dernières années.
« Cette étude [basée sur des images satellites, ndlr] est en accord avec ce que nous attendons dans un monde qui se réchauffe », commente le chercheur James Kossin dans un communiqué. Les modèles climatiques prévoient en effet une augmentation de l’intensité — mais pas nécessairement de la fréquence — des ouragans avec le réchauffement climatique, la hausse des températures de surface de la mer et le changement des conditions atmosphériques.
Des ouragans et des typhons plus dangereux
Les chercheurs estiment que la probabilité pour qu’un ouragan évolue en ouragan majeur — de catégorie 3 ou plus sur l’échelle Saffir-Simpson avec des vents de plus de 180 km/h — a augmenté de 8 % à chaque décennie. Une mauvaise nouvelle lorsque l’on sait que les dégâts causés par ce type d’événement explosent avec leur intensité. Et que le réchauffement climatique semble aussi les faire évoluer plus rapidement et les accompagner de plus de pluie.
La région du Golfe du Bengale est l’une des rares où les chercheurs de l’université du Wisconsin n’ont pas relevé d’augmentation de l’intensité de ce type de phénomènes météorologiques ces 40 dernières années. Peut-être par manque de données fiables… Pourtant, les températures de la mer y sont actuellement bien supérieures à la normale. De quoi alimenter le super cyclone Amphan dont les vents ont atteint ce lundi 18 mai 2020 les 270 km/h.
Une collection de Daouda Bakary KONE en collaboration avec futura science