Mali : immigration irrégulière, un combat de l’association ‘’BEKACO’’

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Par Croissanceafrique

En cette période de la pandémie de COVID-19 et la crise sociopolitique du Mali depuis plusieurs mois, beaucoup de jeunes auraient emprunté le chemin de l’autre côté de la mer croyant y trouver l’eldorado. Pour avoir plus de détails, nous avons approché madame Soumaré Assa Badialo Camara, enseignante à la retraite et présidente de l’association ‘’BEKACO’’ dont une de ses priorités est de lutter contre l’immigration irrégulière.

  • Pouvez-vous nous faire une brève présentation de votre organisation ?

L’association ‘’BEKACO’’ est un regroupement de personnes d’âge, de sexe et de profession différents qui se sont donné comme initiative d’aider les jeunes dans leur cadre de vie dans le domaine de la santé, l’éducation, l’intégration, l’immigration etc.

  • Quelles sont les activités menées par ‘’BEKACO’’ depuis sa création ?

Depuis sa création en 2011, nous avons fait beaucoup de sensibilisations dans le domaine du Sida avec le Haut Conseil de Lutte Contre le Sida. C’est dans ce cadre que nous avons animé des conférences débat suivies des projections de films sur le Sida dans les prisons, les zones minières, les écoles de la capitale et à l’intérieur du pays. Nous avons ensuite organisé des cours de rattrapage dans les classes d’examen dans beaucoup d’écoles. Notre association a aussi organisé des journées d’assainissement dans des cimetières, et certains endroits dans beaucoup de quartiers de Bamako. Nous avons également fait des dons dans des écoles, pouponnières, aux enfants des soldats tués au front et à certaines associations.

Sinon dans nos activités récentes, nous avons fait des campagnes de sensibilisation sur l’immigration clandestine qui cause beaucoup de pertes en vies humaines chaque année en Afrique de l’Ouest et au Mali en particulier. A travers ces campagnes, nous avons fait savoir aux jeunes, les dangers et les conséquences de l’immigration clandestine en leur montrant que l’eldorado qu’ils veulent ailleurs n’existe pas.

Pour mener à bien ces activités nous avons reçu de l’aide de la part de l’Union Européenne, le ministère des Maliens de l’Extérieur et la coopération Espagnole qui finance le projet de lutte contre la migration clandestine.  

  • Est-ce que ces campagnes de sensibilisation ont apporté le changement de comportement chez les jeunes selon vous ?

Nous pouvons dire qu’il y a eu des changements mais compte tenu de la situation sociopolitique de notre pays, ce n’est pas du tout facile. Au Mali, beaucoup de jeunes diplômés ne travaillent pas et trouvent comme solution, la voie de l’immigration qui fait des milliers de victimes chaque année dans le Sahara et sur la mer.

  • Quelles sont les perspectives ?

Nous allons continuer avec les sensibilisations. Nous allons faire des appels auprès de nos gouvernants pour essayer d’améliorer le mode de gouvernance afin de lutter contre la pauvreté qui constitue la principale cause de l’immigration irrégulière. Il sera aussi question d’intégrer des jeunes dans les programmes de sensibilisation pour qu’ils ne prennent pas le chemin de l’immigration.  Nous allons aussi sensibiliser le maximum de femmes parce qu’on dit « quand tu sensibilises une femme, tu sensibilises une maison voire un monde ». Nous mettrons le cap sur la sensibilisation comme nous l’avons toujours fait d’ailleurs.

  • Une question d’actualité, pensez-vous que la situation sociopolitique du Mali et la maladie à coronavirus qui a suscité beaucoup de polémiques pourraient grimper le nombre d’immigrés clandestins ?

Le coronavirus est venu compliquer notre vie bien que ce n’est pas jusqu’à présent compris par les gens. Pour moi cette maladie existe vraiment. J’ignore comment on a été épargné en Afrique. Il faut qu’on respecte les mesures barrières.

Pour revenir à votre question, le coronavirus a eu des impacts sur nos activités. Lors des évènements, le nombre de personnes invitées étant limité, on a été obligé de faire plusieurs séances. Au lieu de trois (3) on fait dix (10) séances, c’est très difficile.

Quant à la crise sociopolitique, je pense qu’elle accroit énormément le nombre d’immigrés. Il faut qu’on sorte rapidement de cette situation. Qu’on crée le plus tôt que possible, un gouvernement de transition et que le pays reprenne son bonhomme de chemin. Avec l’histoire de la CEDEAO et de l’embargo tout est compliqué. Peu de maliens mangent trois fois par jour. C’est ce genre de situation qui incite plus de jeunes à prendre le chemin de l’immigration et cela malgré l’accès difficile d’Europe.

IB KONE

croissanceafrik
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Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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