Les États-Unis et la Tunisie renforcent encore leur coopération militaire

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Signe des très bonnes relations militaires entre les États-Unis et la Tunisie, deux des six bombardiers B-52H Stratofortress déployés par l’US Air Force à Fairford [Royaume-Uni], depuis le 22 août, ont participé à des manoeuvres avec la force aérienne tunisienne, au début du mois dernier.

Dans le détail, les deux bombardiers ont passé une nuit en Espagne, avant de simuler l’attaque du destroyer [ou contre-torpilleur] USS Roosevelt en Méditerranée, en compagnie d’avions de combat F-5 Tiger de l’aviation tunisienne.

« Notre capacité à mener ces missions avec nos partenaires africains améliore notre interopérabilité et notre réactivité collective pour garantir la sécurité et la stabilité sur le continent africain », a ensuite commenté le général Bradford Gering, directeur adjoint des opérations du Commandement américain pour l’Afrique [US Africom].

Alors qu’il est prêté à Washington de réduire ses effectifs militaires en Afrique, la Tunisie ne devrait pas être concernée par ce changement de posture. Déjà, en raison de l’instabilité en Libye, Tunis a accepté le déploiement de drones américains sur son sol. En outre, les États-Unis ont cédé plusieurs types d’équipements aux forces tunisiennes, dont des véhicules Humvee, des patrouilleurs côtiers ou encore des hélicoptères OH-58D. Et cela alors que le pays venait d’être frappé par plusieurs attaques revendiquées par l’État islamique [EI] et par la Phalange Okba Ibn Nafaa, un groupe armé lié à al-Qaïda au Maghreb islamique [AQMI].

Qui plus est, en 2015, la Tunisie a obtenu le statut d’allié majeur non-membre de l’Otan des États-Unis, ce qui a d’ailleurs facilité le transfert d’équipements militaires au profit des forces tunisiennes. Mais il est désormais question d’aller encore plus loin.

En effet, le 30 septembre, lors d’une visite à Carthage, où il a rencontré le président tunisien Kais Saïed, avant de se recueillir sur les tombes de soldats américains tombés en Tunisie lors de la Seconde Guerre Mondiale, le chef du Pentagone, Mark Esper, a signé un accord de coopération militaire devant durer dix ans. Une période qui devrait permettre « d’assurer la formation et l’après-vente en cas de cession d’armement sophistiqué », a-t-on assuré dans l’entourage de ce dernier.

« Nous nous réjouissons d’approfondir cette relation afin d’aider la Tunisie à protéger ses ports et ses frontières et à faire reculer le terrorisme », a commenté M. Esper. Seulement, cet intérêt des États-Unis pour la Tunisie ne se limite pas seulement à la lutte contre les organisations terroristes… puisque le secrétaire américain à la Défense a déclaré que l’objetif est aussi de « faire face » aux activités de la Chine et de la Russie, c’est à dire les « concurrents stratégiques » des États-Unis.

Ces deux puissances s’intéressent de très près à l’Afrique… La Chine est ainsi devenue le premier créancier du continent [elle détient un tiers de la dette, ndlr], après avoir consenti des prêts – que les États africains peinent à rembourser – pour financer des infrastructures construites par des entreprises chinoises. Quant à la Russie, elle cherche à reprendre pied sur le continent, en réactivant des alliances anciennes et en cherchant à en nouer de nouvelles. Et sa présence en Libye, via la société militaire privée [SMP] Wagner, s’inscrit dans cette logique.

Quoi qu’il en soit, les détails de l’accord signé par la Tunisie et les États-Unis n’ont pas été communiqués. Cependant, étant donné qu’il est question de « formation », il est possible qu’il porte sur l’envoi d’une brigade d’assistance à la sécurité [SFAB], dont la mission est justement de former, conseiller et entraîner les forces armées partenaires. Cependant, l’opinion publique tunisienne est plutôt hostile à la présence de militaires américains sur son sol.

Photo : Ministère tunisien de la Défense

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