Par croissanceafrique
Il s’agit de Jumia, une entreprise de commerce électronique présente sur le marché africain et fondée en 2012. La plateforme de Jumia est une « marketplace » ou place de marché, qui met en relation des vendeurs et des acheteurs, en mettant à leur disposition un service logistique, permettant l’expédition et la livraison des colis en plus d’un service de paiement.
En 2019, plus de 80 000 vendeurs proposent une large gamme de produits et de services à la demande2 : appareils électroménagers et électroniques, mode, jouets pour enfants mais aussi des services tels des réservations d’hôtels ou d’avion, et la livraison de repas. Jumia est notamment qualifié d’« Alibaba africain » ou d’« Amazon africain ».
L’entreprise est présente dans plus d’une dizaine de pays africains dont l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Kenya, l’Égypte, l’Ouganda, le Sénégal, le Ghana, l’Afrique du Sud et la Côte d’Ivoire. Plus de 5 000 personnes travaillent directement avec Jumia, et presque 100 000 personnes indirectement sur le continent3. Le 12 avril 2019, Jumia est la première entreprise technologique uniquement consacrée au marché africain cotée à la bourse de New York (JMIA – NYSE).
L’entreprise est critiquée pour s’affirmer africaine alors qu’elle a été fondée à Berlin, que ses dirigeants sont français, que son centre technique est situé au Portugal, que ses capitaux sont majoritairement américains et européens, et que de lourdes pertes ont été autorisées pour permettre sa croissance. Jumia est néanmoins également défendue, en raison de son actionnaire principal sud-africain, mais aussi parce qu’elle montrerait les opportunités à suivre et permettrait de répondre à des problèmes structurels. La société emploie plus de 5 000 personnes.
Ce groupe est détenu à plus de 20% par Rocket Internet, incubateur allemand ayant lancé des start-up telles que Zalando. En novembre 2014, la startup nigériane déclare avoir levé 120 millions d’euros7, puis en mars 2016, Goldman Sachs, AXA et Orange investissent 326 millions de dollars pour continuer le développement de Jumia.
Le site permet le paiement en espèces lors de la livraison, permettant un basculement progressif vers le paiement à distance. Au Maroc, ce type de payement atteint ainsi 15% à la troisième commande sur le site en 2016. Au Cameroun, Jumia signe une convention de partenariat avec la Campost, l’opérateur postal public du Cameroun qui possède un réseau de 234 bureaux de poste disséminés sur le territoire camerounais et une flotte de livraison.
En 2015, les revenus de Jumia se montent à 134,6 millions d’euros avec un chiffre d’affaires plus que doublé sur 2014, mais reste avec un Ebitda encore négatif à -111,3 millions d’euros
En juin 2016, Jumia devient la marque phare du groupe lors d’une opération de rebranding : Kaymu devient Jumia Market, Hellofood devient Jumia Food, Vendito devient Jumia Deals, Lamudi devient Jumia House, Everjobs devient Jumia Jobs, Carmudi devient Jumia Cars, AIGX devient Jumia Services. Lancé en 2017 au Nigeria, Jumia Pay, solution de paiement, assure déjà 40 % des transactions quand, jusqu’ici l’essentiel des règlements se faisaient en liquide.
En 2018, Jumia connaît plus de 42 % de croissance de son volume d’affaire. En 2018, le groupe est actif dans 14 pays africains couvrant 80 % de la population ayant accès à internet en Afrique et devrait dépasser le milliard d’euro de volume d’affaires en 2019. Son concurrent américain Amazon étant absent du marché, Jumia est surnommé parfois l’« Amazon africain » ou encore l’« Alibaba africain ».
Jumia et Carrefour ont signé un partenariat global au mois de novembre 2018 pour vendre des produits Carrefour sur la plateforme Jumia.
En novembre et décembre 2019, l’entreprise suspend ses activités e-commerce au Cameroun puis en Tanzanie (sauf les petites annonces avec Jumia Deals), et conclut un contrat de distribution avec Travelstart pour Jumia Trave.
Zangouna KONE