Par croissanceafrique
Sous le leadership de la coordinatrice du projet femme UITA/Mali, Mme Soumaré Assétou Camara, une quarantaine de maraîchères a été édifiée sur l’impact de la Covid 19 sur le secteur informel, et sur les violences contre les femmes. C’était le mardi 15 décembre dernier à Balingué (Sotuba commune I du district de Bamako). La formation a été assurée par Mahamadou Berthé.
Les participantes, au nombre d’une quarantaine, étaient des présidentes ou représentantes des groupements ou d’associations venant des deux rives du fleuve Niger.
La coordinatrice du projet femme UITA-Mali, Mme Soumaré Assétou Camara, dans son mot de bienvenue a salué ses sœurs pour leur forte mobilisation.

Elle s’est réjouie de l’intérêt que les travailleuses, à travers leurs organisations, accordent aux questions liées au syndicat, au genre et surtout la pandémie du coronavirus.
Mme Soumaré a rappelé que l’UITA/Mali n’est pas à sa première formation pour les intervenants du secteur informel. Comme à l’accoutumée la coordinatrice a invité les participantes à restituer à leurs bases le savoir acquis au cours de la formation.
Selon le formateur, la multiplication du chômage technique et les pertes massives d’emplois ont été occasionnées par la covid 19, à travers les mesures barrières et le couvre-feu décrétés par les autorités. Ces mesures ont accentué le ralentissement voire l’arrêt de nombreuses activités économiques.
«Une enquête commanditée par le Conseil national du patronat du Mali (CNPM) en mars 2020 indique une perte de 4 296 emplois sur 8 476 enregistrés soit à peu près 50%. Les pertes de chiffre d’affaires subies sont évaluées en mars 2020 à 21%. L’enquête a porté sur environ 200 entreprises/groupements interrogés dans les services assurance-banque, hôtellerie-tourisme-billetterie-restauration, industrie de transformation, énergie/distribution. », a révélé M. Berthé.
Le secteur informel, en raison du nombre élevé de travailleurs et d’emplois qu’il représente, est le plus affecté, a-t-il souligné.
«L’impact du couvre-feu a été immédiatement ressenti sur les activités nocturnes rémunérées (exemple les employés dans les bars, boîtes de nuit et restaurants). La complémentarité avec d’autres activités de jour fera que l’effet négatif sera de grande ampleur.
En l’absence de reprise et d’amélioration de la demande, le seul rééchelonnement des dettes pourra difficilement régler les difficultés financières des entreprises, selon l’exposant.
Les banques, a-t-il soutenu, deviennent plus frileuses pour de nouveaux prêts, même face à des clients plus crédibles dont les motivations paraîtront suspicieuses au regard de la conjoncture.
Les femmes sont confrontées à une plus grande vulnérabilité économique, car leur participation au travail est souvent informelle, sans protection sociale ainsi l’impact économique grave et de grandes envergures pour les femmes et les filles est à prévoir , a martelé le conférencier.
«Avec le COVID-19, on peut s’attendre à ce que les femmes et les filles courent un plus grand risque de violence dans les lieux publics et les espaces privés », a souligné Mahamadou Berthé.
Pour le conférencier, les mesures axées sur la demande visant à protéger ceux qui subissent des pertes de revenus en raison de l’infection ou d’une activité économique réduite sont essentielles pour stimuler l’économie.
Hamidou Togo